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La Fep-CFDT vigilante à la CFPF de Formiris

Publié le 21/01/2024

Jeudi 11 et vendredi 12 janvier 2024 s’est tenue la Commission fédérale du plan de formation (CFPF) de Formiris.

Les nouveaux mandatés y étaient présents pour suivre les informations et les propositions de Formiris ; ils en ont profité pour porter les valeurs et propositions de la Fep-CFDT.

Le déroulement de la CFPF

Après une présentation de l’articulation entre les CTPF (Commission territoriale du plan de formation) et la CFPF, Formiris a exposé la programmation 2023/2024. Le nombre d’offres et de demandes de formations sont en hausse, mais 40 % des formations sont annulées faute d’inscrits.

Concernant la formation continue, 79% des inscriptions des enseignantes du premier degré se font hors temps de travail contre 9 % pour le second degré.

Tout un travail a été effectué sur les besoins de formation relevés dans les AT (Associations territoriales), afin d’en constituer une synthèse et d’établir les axes prioritaires de formation à soumettre au Conseil fédéral de Formiris. Il s’agit de l’organe politique qui vote le plan global de formation proposé par la CFPF et la répartition des budgets alloués dans les associations territoriales.

Formiris a exposé les 21 objets de l’offre nationale qui complètent les offres territoriales sans les mettre en concurrence, qu’ils soient certificatifs ou sans lieu de contexte avec le terrain. Chaque organisation syndicale ou patronale a pu donner son avis sur leur contenu et le budget.

La CFPF a également proposé de poursuivre l’expérimentation des achats de formation auprès de Canopé, car elle reconnaît que les formations y sont de qualité et qu’elles répondent à un réel besoin des enseignants.

Le budget général a été exposé avec la répartition des 35 millions d’euros d’argent public perçus par Formiris.  

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Les points de vigilance de la Fep-CFDT

La Fep-CFDT a rappelé son désaccord avec les conventions signées entre les AT et les Rectorats. Ces derniers empêchent désormais les enseignants du privé de s’inscrire aux formations proposées sur le Plan régional académique de formation (PRAF) au motif qu’elles sont identiques à celles proposées par les organismes de formations catholiques (Isfec, Ifucome, Cepec, CNFETP, etc.) prônant la liberté d’inscription. De plus, pour la Fep, le même intitulé ne suffit pas. Il faut mettre en place des critères comparatifs tels que le coût, le lieu, le contenu, le nombre d’heures et les modalités de mise en œuvre.

La Fep a aussi rappelé que la formation continue hors temps scolaire pose le problème de l’attractivité du métier de formateur. Et parallèlement à ce manque d’attractivité, l’on constate un souci de renouvellement des formateurs. En effet, la plupart de ceux-ci sont des enseignants : le pacte est plus rentable et le travail pendant les vacances n’attire pas. Pour la Fep, il faut avoir en tête que le métier de formateur doit être mieux payé, qu’ils doivent disposer d’une formation adéquate, y compris les vacataires occasionnels qui sont les plus nombreux.

En outre, la Fep a fortement réagi à certains propos concernant la formation à la laïcité. Face aux chefs d’établissements réticents, la Fep rappelle que cette formation est obligatoire et doit être dispensée aux enseignants d’ici à 2025. De plus, les seules définitions de la laïcité sont celles de la loi et, contrairement à ce qui a été entendu, il n’existe pas de lien entre la mixité sociale et des problèmes liés à la laïcité. Face au retard pris dans ces formations pointe le risque du manque de formateurs. La Fep précise qu’elle est méfiante dans la méthode de cooptation (responsabilité exclusive des directeurs diocésains et critères de choix inconnus) pour combler les manques.

Concernant les formations des Congrégations, la Fep considère qu’elles sont trop connotées « caractère propre » et que les organismes de formation qui les dispensent ne sont pas tous aptes à construire des offres de formation raccrochées au référentiel des enseignants. Pour Formiris, il y a eu beaucoup de progrès à la suite de l’investissement et le contrôle de son équipe opérationnelle afin que ses formations respectent le cahier des charges.

Enfin, la Fep s’est interrogée sur la formation des futurs chefs d’établissement. Elle peut être maintenue à condition que le montant alloué ne soit pas systématiquement reconduit tous les ans et qu’une analyse, notamment effectuée par une Gpec (Gestion prévisionnelle des emplois et compétences), soit diligentée.

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