Professeur des écoles, le métier fait-il encore rêver ?
Alors que le nombre d’inscrits aux concours du premier degré peine à remonter, les modalités de recrutement envisagées par le ministre ne risquent-elles pas de proposer une formation « au rabais » qui déprécierait encore la profession ?
11 019 candidats se sont inscrits aux Concours de professeurs des écoles (CRPE), (dont 9 577 pour les concours externes et troisième concours, et 1 442 pour les concours internes), soit une augmentation de plus de 3,6 % par rapport à 2022, mais une baisse de 36,3 % par rapport à 2021 !
Des conditions d'accès aux concours différentes ?
Pour attirer davantage de candidats, le ministère a décidé de revoir les conditions d'accès aux concours. Il propose que le recrutement se fasse à partir d'un diplôme de niveau bac +3, suivi de deux ans de formation rémunérée, sans remettre en cause, a priori, la mastérisation. Cette modification ne concerne que les professeurs des écoles, ce qui soulève des interrogations sur la possible création de concours différents de ceux du second degré, avec le risque de formations « au rabais » pour le premier degré.
Un nombre de postes offerts stable
Pour les concours externes, les postes offerts ont été publiés et leur nombre reste stable, à 850, avec une légère variation selon les académies. Plus précisément, il y a 782 postes offerts pour le concours externe, 38 pour le concours externe spécial et 30, pour le troisième concours. La Fep constate que les postes ne sont pas encore publiés pour les concours internes, pourtant essentiels pour sortir de la précarité.
L'avis de la Fep-CFDT
La Fep- CFDT revendique avec fermeté une égalité quant aux modalités entre les concours des premier et second degrés et une augmentation des postes offerts, en particulier pour les concours internes. De plus, elle demande toujours la création d'un corps de titulaires remplaçants pour lutter efficacement contre la précarité des maîtres délégués et pallier les absences des titulaires. Il est regrettable de constater une fois de plus un manque d'ambition pour les professeurs des écoles. Par ailleurs, la Fep demande des annonces concrètes concernant la revalorisation salariale, qui doit refléter une véritable reconnaissance du métier et une prise en compte effective des conditions de travail des enseignants. Il est urgent d'agir.
