Séminaire sur les maîtres d’apprentissage et l’enseignement supérieur
L’Observatoire des Cadres s’est emparé de cette question et a organisé un séminaire de travail le 19 mars au Musée social à Paris sur le thème “Apprentis : la fabrique du recrutement au défi de la fabrique des compétences ». La Fep-CFDT y était invitée et a conclu le séminaire.
150 000 apprentis du BTS au master en 2018, 500 000 en 2022. Les chiffres sont parlants. La montée en puissance de l’apprentissage depuis le vote de la loi pour la liberté de choisir concerne surtout l’enseignement supérieur. Concrètement, ce sont des centaines de milliers de nouveaux maîtres d’apprentissage qui encadrent des apprentis dans les entreprises.
Le témoignage de maîtres d’apprentissage, de responsables de formation, de directeur d’école, ou d’experts du Cereq, du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ou de l’APEC ont permis d’évoquer les mutations que la présence d’un apprenti impose au sein de l’entreprise : dialogue professionnel et social, formation de maîtres, transmission d’une tradition d’entreprise, mise en discours d’une activité… Une adhérente maître d’apprentissage dans une école de commerce de Lorraine est notamment intervenue pour expliquer son vécu.
Les rapports d’étonnement des apprentis et des maîtres d’apprentissage illustrent les questions posées : quelles sont les soft skills attendues ? quelles sont les normes de comportements et les règles sociales dans l’entreprise ? quelle fierté a-t-on de ce qu’on produit, du travail bien fait ? est-ce qu’on tutoie ou on vouvoie son collègue, sa responsable ?
Mais les questions se posent aussi dans les Universités et écoles supérieures : Propose-t-on un cursus spécifique pour les apprentis ? Tire-t-on véritablement partie des travaux réflexifs des apprentis ? Que produit le jeune pour son Mémoire de fin d’études ? Les attentes des apprentis sont-elles connues des managers de proximité ? Quel échange de pratique a-t-on avec les apprentis en cours pour permettre la réflexivité ? Parmi les pistes de progrès : constituer ou développer une relation partenariale tripartite entre le CFA, l’entreprise et l’apprenti
Et concernant ces questions, la Fep-CFDT a un rôle à jouer car nos établissements sont des deux côtés de la barrière : nos établissements supérieurs sont employeurs d’apprentis, principalement dans les services administratifs tels que l’informatique, le contrôle de gestion, la documentation, les ressources humaines… Des collègues sont donc maîtres d’apprentissage et font l’interface avec le centre de formation.
Mais nos établissements supérieurs sont aussi des CFA. Ils proposent des formations par apprentissage de type master / ingénieur, licence professionnelle ou BTS. Des collègues, principalement enseignants ou responsable de formation et d’apprentissage représentent l’établissement auprès de l’apprenti et du maître d’apprentissage.
Vous pouvez regarder en replay la vidéo du séminaire (avec l'intervention de la Fep à 2h40) en cliquant sur ce lien.
C’est pour cette raison que la CFDT Cadres a sollicité la Fep CFDT pour conclure le séminaire. Une conclusion pour aborder les spécificités de notre champ professionnel, une conclusion pour rappeler que cette problématique intéresse nos adhérents qui pour beaucoup deviennent maîtres d’apprentissage de salariés apprentis dans leur établissement, ou professeurs référents d’apprentis scolarisés dans leur établissement, une conclusion pour annoncer que la Fep-CFDT souhaite travailler ce sujet. Un travail à poursuivre avec une prochaine date à retenir : l’Observatoire des Cadres organisera le 20 juin 2024 un nouveau séminaire avec des apprentis en master RH.
