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Enseignement agricole : le choix pour l'entrée dans le métier est-il déjà fait ?

Publié le 02/03/2023

La Fep-CFDT dénonce l’absence de visibilité sur les concours. Alors que le manque d’attractivité se traduit par de de moins en moins de candidats, elle demande un véritable travail sur le sujet avec le ministère de l’Agriculture.

Les arrêtés et notes de service définissant le nombre de postes ouverts aux concours de l’enseignement agricole privé ont enfin été publiés le 9 février dernier, soit près de deux mois après le public. En raison de ce décalage, les candidats aux concours internes ont réalisé leur dossier RAEP synonyme d’inscription sans connaître le nombre de postes offerts. A l’heure où les concours peinent à trouver des postulants, ceci n’est pas de nature à inciter les collègues à s’y inscrire. Les premiers résultats le prouvent : sur cinq concours concernés, soit 20 postes potentiels, seuls 11 candidats ont passé le cap de l’admissibilité... Inquiétant !

Interne pour le privé, externe pour le public...

Par ailleurs, le nombre de postes offerts montre bien la différence de traitement entre le public et le privé. 47 concours internes et 20 concours externes dans le privé, contre 38 internes et 76 externes dans le public. Le choix politique est clair : on rentre dans le métier par concours externe dans le public ; mais on intègre l’enseignement agricole privé en catégorie 3 sur titres, avec possibilité de passer le concours interne 3 ans après, dans le meilleur des cas... Au vu du nombre de lauréats observé ces dernières années, force est de constater que ce modèle ne marche pas. La faute à qui ou à quoi ? Les causes sont multiples : une culture du concours insuffisante, la fin de la valorisation pour le passage à la hors classe, des conditions matérielles défavorables, notamment en termes de prise en charge financière, des freins dans les établissements... Mais de plus en plus souvent, les lauréats eux-mêmes soulignent la concurrence inattendue du plan de revalorisation salariale des agents de catégorie 3, maintenant rémunérés sur la grille des agents contractuels du public, les ACEN.

Une règlementation pervertie

Alors que le décret 89-406 prévoit une entrée dans le métier par la voie du concours externe, l’admission sur titres est devenue la norme. La Fep-CFDT a dénoncé à maintes reprises ce dévoiement de la règlementation. Mais bien qu’alertés, les différents acteurs institutionnels ne semblent pas s’émouvoir de la situation. Alliance objective entre les tenants de l’équilibre financier du budget de l’État et les défenseurs de l’autonomie des chefs d’établissements en matière de recrutement ? En tout cas, les faits sont têtus et l’histoire récente semble le confirmer...

Fermez le ban ?

Dès lors, faut-il se satisfaire de la situation ? Bien évidemment non. La Fep-CFDT demande au contraire qu’une concertation sérieuse soit ouverte pour réfléchir à cette question. Avec comme boussole la nécessité pour chaque agent d’accéder au plus vite à une catégorie lui garantissant une carrière aux perspectives intéressantes et une formation pédagogique solide. Deux conditions indispensables pour améliorer l’attractivité du métier et participer à la réussite du futur projet stratégique de l’enseignement agricole.

Retrouvez les notes de service PCEA/ 2ème catégorie et PLPA/ 4ème catégorie fixant le nombre de places aux concours.