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La Fep-CFDT auditionnée sur le dispositif pHARe

Publié le 16/02/2024

La Fep-CFDT s’est rendue mercredi 14 février 2024 pour une multilatérale à l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) pour être auditionnée sur le thème « Enseigner et apprendre en confiance et en sécurité, un enjeu essentiel pour la nation » dans les établissements privés sous contrat ; y fut aussi évoqué l’évaluation du programme pHARe (lutte contre le harcèlement à l’école).

La séance a débuté par une déclaration générale de la Fep-CFDT sur le dispositif pHARe. Elle fut ensuite le seul syndicat du privé à avoir une ligne politique claire et construite sur pHARe et à offrir une expertise sur sa mise en place dans les établissements et les différents réseaux.

La Fep-CFDT favorable à généralisation du dispositif pHARe

Pour la Fep-CFDT, la sécurité et la santé des élèves doivent être traités de la même manière dans l’enseignement privé sous contrat et l’enseignement public, car il s’agit du même service public d’éducation. Or, la Fep constate que la plupart des établissements privés sous contrat ne sont pas rentrés dans le dispositif pHARe.

D’une part, il y a ceux qui désirent s’y associer mais qui rencontrent parfois des freins liés à la formation ou l’accompagnement de leur Rectorat. D’autre part, l’on trouve ceux (la majorité) qui refusent ce dispositif, considérant qu’il ne les concerne pas au nom du « caractère propre ». Certains établissements du réseau de l’enseignement catholique préfèrent un outil maison, « Boussole », que la Fep réfute car n’étant pas satisfaisant et surtout non officiel. Cet outil s’inscrit d’ailleurs dans le 3PF (Programme de protection des personnes fragiles) et présuppose que seuls des élèves déjà fragiles sont susceptibles de subir de la maltraitance ou du harcèlement.

La Fep-CFDT rappelle qu’elle revendique davantage de mixité sociale dans le privé sous contrat. Faciliter la mixité des publics consiste à faciliter l’ouverture aux autres et lutter contre les discriminations qui peuvent prendre la forme de maltraitance et de harcèlement à l’école.

La Fep-CFDT nuance la réalité de terrain du privé sous contrat

Face au réseau catholique, les écoles laïques semblent naturellement plus enclines à utiliser pHARe. De plus, certaines d’entre elles développent leur propre système. La Fep expose le cas de l’école Jeanine Manuel de Lille qui met l’accent sur la lutte contre le harcèlement en appliquant une tolérance zéro, le non-respect de la charte pouvant aller jusqu’à l’exclusion de l’élève. D’autres écoles laïques immersives ou à profil laïc possèdent la même ligne ; la Fep donne en exemple le Gymnase, établissement sous contrat protestant de Strasbourg, qui s’inscrit pleinement dans le projet pHARe. Concernant les écoles juives, la lutte contre le harcèlement et la recherche de sécurité des élèves est une préoccupation majeure à laquelle le dispositif pHARe répond parfaitement.

La sécurité des élèves a besoin d’être renforcée

La Fep constate l’insuffisance de psychologues scolaires dans les écoles catholiques qui résulte plus d’un choix politique que d’un souci financier.

Evidemment, il y a des choix propres aux établissements. Ceux qui disposent d’une certaine aisance financière peuvent choisir d’embaucher du personnel, c’est le cas de l’école Alsacienne (Paris) qui possède trois psychologues, 2 en secondaire et une en primaire ! Il en est de même pour les infirmières dans les établissements, dont la présence varie entre les possibilités financières et les choix d’établissement.

Enfin, la Fep-CFDT déplore le manque de CVC (Conseil de vie collégienne) et CVL (Conseil de vie lycéenne) ainsi que le défaut, dans certains établissements, de conseil de discipline sur les modalités fixées par le Code de l’éducation. L’administration rejoint ces propos estimant qu’il faudrait mettre en place davantage de dispositifs du quotidien pour sécuriser les élèves. La Fep a donc, une fois de plus, été entendue.