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Le ministère de l’agriculture crispé, la Fep-CFDT déterminée !

Publié le 08/02/2024

C’était une rencontre sollicitée par la Fep-CFDT à l’occasion de la publication de « Couacs en série », recueil dénonçant les dysfonctionnements du service ressources humaines du ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire (MASA). Des échanges un peu tendus, même si la Fep-CFDT ne rejette pas tout en bloc…

La Fep-CFDT a été reçue par Yves Auffret, le directeur adjoint de cabinet du ministre Marc Fesneau, désormais en charge du dossier « enseignement /formation » au MASA. Il était accompagné de Luc Maurer (pour la DGER) et Xavier Maire (pour le SRH).

Le « couacs en série » crispe le ministère

A l’évidence, le recueil publié, dans sa forme, ne plaît pas à l’administration. Il était pourtant annoncé. La Fep-CFDT a rappelé l’objectif : il s’agit bien de dénoncer l’incapacité du service RH et certainement pas de remettre en cause la compétence des personnels administratifs qui subissent eux aussi le manque de moyens et la pression jusqu’à l’épuisement parfois, et ce, à tous les échelons.

Toujours est-il que le chef de service du SRH considère que ce document est excessif. Il est pourtant construit autour de situations vécues et récurrentes… Et nous en avons apporté d’autres lors de notre entretien ! Quant à ceux qui attendent de l’administration une réponse, une somme d’argent, pas sûr qu’ils entendent et acceptent le « tout va bien » du SRH.

Nous considérons pour notre part, qu’il y a bien un problème dans la gestion RH des agents au ministère. Un problème structurel et multifactoriel : manque d’effectifs, outils informatiques inadaptés, failles dans les procédures, moyens insuffisants en région, formation insuffisante des chefs d’établissement sur le sujet.

La Fep-CFDT favorable au projet de loi sur l’orientation et l’avenir agricole

Mais la Fep-CFDT ne dresse pas un tableau noir sur tous les dossiers. Sur le PLOAA, la Fep_CFDT a voté favorablement en CNEA et en CSE. Il y a, effectivement, un vrai défi à renouveler les générations, à engager l’ensemble des acteurs vers les défis environnementaux ou de souveraineté alimentaire, être attractif là aussi auprès du jeune public. L’avenir de nos lycées et nos emplois en dépendent aussi. Mais cela ne se fera pas en considérant que nous devons le faire systématiquement en étant les variables d’ajustements du manque de moyens. Et nous regrettons par ailleurs que l’enseignement agricole privé ne trouve pas toute sa place pour la mise en place du nouveau diplôme bachelor, alors qu’il représente une part très significative du dispositif de formation. Voir notre article sur PLOAA.

Même métier, mêmes droits…

Tout au long de l’échange, nous avons voulu mettre l’accent sur l’attractivité du métier d’enseignant, sujet finalement central : conditions de contractualisation, formation, accompagnement, concours, évolution de carrière, salaire bien évidemment, conditions de travail de plus en plus difficiles avec des obligations de services, particulières au privé, qui obligent les enseignants à travailler plus. Sur ce dernier point, la Fep-CFDT a redit sa satisfaction concernant la dernière note de service cadrant les ORS des enseignants, satisfaction concernant le contenu mais aussi satisfaction quant à la manière dont ont été menés les travaux. En revanche, elle réclame un contrôle de la mise en œuvre des consignes dans les régions. Le constat est sans appel : aucun contrôle n’est effectué mettant en péril la mise en œuvre de la nouvelle réglementation.

L’enseignement agricole privé vit parfois dans un monde à part, une sanctuarisation qui l’éloigne de dispositifs acquis par d’autres. La « rupture conventionnelle » en est un triste exemple : elle figurait comme une priorité du MASA, mais l’administration nous dit qu’elle pourrait disparaître avant que nous ayons pu en bénéficier. Nous sommes aussi exclus de l’action sociale (ASMA) alors que la convention entre ministère et ASMA précise que l’aide sociale doit s’appliquer à TOUS les agents.

Le directeur adjoint de cabinet, nouvellement en charge de ces dossiers, n’avait visiblement pas encore les éléments pour venir avec des propositions sur des points très précis, on le comprend tout à fait.

La Fep-CFDT souhaite poursuivre ses actions dans un climat de dialogue social constructif et de qualité, mais avec la détermination qui convient pour que les enseignants dont l’État est l’employeur puissent exercer leur métier dans des conditions matérielles satisfaisantes.