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Contre la réforme du lycée professionnel et contre la loi immigration

Publié le 10/01/2024

Lors du Conseil supérieur de l’éducation du 8 janvier, la Fep-CFDT, à l’unisson avec le Sgen-CFDT et la Confédération, a voté contre la réforme de l’année de terminale des lycées professionnels. Elle a aussi contesté officiellement la loi sur l’immigration.

Cette séance plénière a été importante parce qu’elle marquait l’aboutissement de plusieurs semaines revendicatives concernant la réforme du lycée professionnel et parce que la Fep a contesté officiellement la loi immigration.

Les failles de la réforme du LP

Le ministère a enfin soumis le texte de réforme au vote consultatif du Conseil supérieur de l’éducation. Celui-ci, et c’est rare, a voté contre à 100 % des suffrages exprimés. Il y a toutefois eu des abstentions notables, sinon incompréhensibles, de la part de l’Unsa, par exemple, qui avait déjà refusé le boycott.

La Fep et le Sgen ont rappelé, lors de déclarations, les failles du texte. Le Sgen a contesté le fond : refus du ministère d’un moratoire d’un an et de tout amendement ; défaut de bilan préalable ; risque de casse sociale pour les élèves et de pertes d’emplois, spécialement dans le privé sous contrat ; absence de dialogue social avec les syndicats et tous les partenaires sociaux. (Lire ici la déclaration )

La Fep a ensuite pointé du doigt la forme, réclamant au ministère un calendrier auquel il se tiendrait. Elle a également demandé de recevoir les documents préparatoires avant toute audition ministérielle, et dans des délais décents, afin de pouvoir travailler correctement et d’avoir le temps de faire des propositions. Elle a rappelé que ne pas respecter les délais et les rendez-vous est une forme d’entrave. (Lire ici la déclaration ).

Pour rappel : le texte avait été étudié en commission spécialisée le 29 novembre, séance pendant laquelle les syndicats avaient claqué la porte. Suite à la grève du 12 décembre, les organisations syndicales avaient boycotté le CSE du 14 décembre. La séance de repli était programmée le 21 décembre, mais les syndicats l’ont refusée car l’administration voulait la faire en visioconférence. Le ministère l’a alors programmée le 4 janvier en présentiel, puis finalement le 8, dans une interminable visioconférence de plus de 7 heures (avec une seule pause de 30 minutes).

Contestation de la loi immigration

Lors de cette séance, la CFDT a également lu une déclaration par laquelle elle conteste la loi sur l’immigration et pointe les conséquences de celle-ci pour l’École. « [La] déchéance de fraternité aura des conséquences graves pour notre école. Des enfants dont les parents n’auront plus le bénéfice d’aides sociales uniquement parce qu’étrangers vont être dans des situations encore plus précaires et qui rendront leurs apprentissages difficiles voire impossibles. C’est inacceptable ». (Lire ici la déclaration )

Lors du vote des projets de décret et d’arrêté modificatifs à certaines règles de fonctionnement de la plateforme Parcoursup, cette loi a hélas pris tout son relief. En effet, ces textes proposent de limiter à trois les vœux les candidats étrangers de nationalité non européenne pour la plupart des formations. L’administration prétexte pour cela le fait que leurs demandes ont triplé entre 2018 et 2023, alors même qu’elle reconnaît que celles-ci concernent des formations qui ne recueillent pas suffisamment de candidatures. Les véritables objectifs poursuivis par le gouvernement, révélés dans la loi immigration, ont motivé le vote de la CFDT contre ces projets, en cohésion avec la déclaration liminaire confédérale, et au nom de ses racines CFDTistes de lutte contre l’extrême droite.