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Sécurité dans les établissements : une école à deux vitesses

Publié le 15/11/2023

Suite à l’assassinat de Dominique Bernard le 13 octobre dernier, le ministère de l’Éducation nationale a convié les organisations syndicales pour parler sécurité. Les annonces du ministère sont en déconnexion complète avec les réalités du privé sous contrat.

La Fep-CFDT et les autres organisations syndicales représentatives du privé sous contrat étaient réunies le 2 novembre dernier en visioconférence avec Valentine Tchou-Conraux, conseillère sociale du ministre. Une rencontre bien tardive, la veille des annonces ministérielles, et alors que les syndicats du public avaient déjà été réunis trois fois pour établir un plan d’action et faire des propositions sur la sécurisation des établissements et la protection des personnels.

Un dialogue social pas à la hauteur

Après avoir exigé des réunions régulières du comité consultatif ministériel (CCMMEP) la Fep-CFDT a souligné qu’à l’échelle territoriale le dialogue social ne permettait pas non plus de protéger rigoureusement les établissements alors qu’annonce a été faite du passage obligatoire des questions de sécurité dans les établissements en Conseil d’administration et en Conseils d’école, nous avons rappelé l’absence des représentants et représentantes du personnel dans les premiers et l’inexistence des seconds dans nos structures. 

Le privé pas concerné par les annonces

Une enquête flash sur la sécurisation des établissements a été déployée par le ministère dans les établissements publics. Le ministre a annoncé la généralisation dans les écoles des alarmes reliées aux forces de l’ordre Pour le privé sous contrat, la proposition pourra être faite mais la sécurisation est de la prérogative des établissements et échappe à tout contrôle du ministère. La Fep-CFDT doute cependant qu’il n’y ait pas de levier à activer sachant que la sécurité des personnels et des élèves relève bien des missions de l’Etat employeur et de son rôle de service public.

La conseillère du ministre a annoncé que le dispositif de formation des chef.fe.s d’établissements du public aux temps de crise serait ouvert aux chef.fe.s d’établissement du privé. La Fep-CFDT a rétorqué que celles et ceux-ci refuseraient la proposition ayant déjà leur école privé de formation. En outre, une sensibilisation aux gestes qui sauvent de trente minutes sera proposée à toutes et tous les collègues. La Fep-CFDT devra bien veiller à ce qu’elle soit a minima proposée aux personnels des établissements privés sous contrat.

Concernant la prise en charge des élèves radicalisé.e.s, aucune annonce ne devrait être faite au-delà de ce qui est déjà véhiculé dans les médias. Le ministre cherche encore à trouver une mise en application possible de ce qu’il a pu dire à propos de la sortie de celles-ci et ceux-ci du système scolaire

La Fep-CFDT rappelle le ministère à la réalité

Avec la montée des tensions liées à la menace terroriste mais aussi à l’antisémitisme galopant, la  Fep-CFDT a rappelé que le ministère n’était pas à la hauteur et que la réponse ne pouvait pas être que sécuritaire mais aussi et surtout pédagogique.

La  Fep-CFDT a réaffirmé que le privé sous contrat ne pouvait être tenu à l’écart de réflexions collectives sur la dégradation des conditions de travail. Elle a proposé qu’une semaine entière d’action et de sensibilisation de l’ensemble des communautés éducatives soit dispensée dans chaque structure scolaire pour mettre en cohérence toutes les politiques de santé et de sécurité qui doivent s’y déployer.

La  Fep-CFDT  a aussi alerté le ministère sur la situation particulière des établissements confessionnels juifs. La charge mentale qui y pèse sur nos collègues à qui l’on en demande toujours plus devient intolérable. La conseillère étant restée silencieuse sur ce point, nous n’avons hélas pas pu trouver d’éléments rassurants à transmettre à nos collègues.