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Un concours exceptionnel… pas si exceptionnel

Publié le 17/11/2022

Le décret présenté au Comité ministériel des maîtres du privé (CCMMEP) du 14 novembre donne la possibilité au ministère d’organiser des concours exceptionnels, au titre des années 2023 à 2026, mais uniquement dans le premier degré et seulement pour certaines académies…

Si après l’annonce de l’ouverture d’un concours exceptionnel, certains ont pu croire qu’il s’agissait, à l’instar des concours réservés, d’une mesure de résorption de l’emploi des précaires, ils vont être déçus.

L’objectif premier de ce concours est de pallier le manque d’attractivité du métier, d’élargir « le vivier des candidats potentiels » et non de permettre à un grand nombre de maîtres délégués d’accéder à une échelle de titulaires. Ce qui change tout.

Le décret présenté au CCMMEP le 14 novembre donne la possibilité au ministère d’organiser des concours exceptionnels, au titre des années 2023 à 2026, mais seulement dans le premier degré et pour certaines académies. Comme pour le public, en 2023, ce concours ne serait ouvert pour le privé que dans les académies de Versailles, Créteil et de la Guyane, les académies concernées pouvant changer chaque année si des besoins se font sentir. Le nombre de contrats offerts au titre de ce concours est à ce jour inconnu. Il sera déterminé par les recteurs en fonction du nombre d’emplois restant à pourvoir dans l’académie.

Conditions requises pour s’inscrire

Les conditions d’inscription à ce concours exceptionnel sont moins contraignantes que celles exigées pour le 2nd concours interne.

La condition de diplôme est ramenée à bac +2 (contre bac +3 pour le 2nd concours interne). Il faudra justifier d’une ancienneté de dix-huit mois dans les fonctions d’enseignement, pas obligatoirement dans un établissement sous contrat. Ces fonctions devront avoir été exercées, de façon continue ou discontinue, pendant tout ou partie de la période comprise entre le 1er septembre de l’une des trois dernières années scolaires et la date de la première épreuve du concours. Ces dispositions doivent permettre aux maîtres qui sont recrutés sans licence, notamment dans certaines sections de lycée professionnel, et à ceux venant de l’enseignement public ou agricole de pouvoir s’inscrire au concours exceptionnel pour l’enseignement privé relevant du ministère de l’Éducation nationale.

Modalités

La nature des épreuves et les modalités d’organisation de ce concours seront fixées ultérieurement. Mais il s’agira d’une épreuve écrite et d’un oral. La date de ce concours n’est pas encore fixée non plus, mais le calendrier sera distinct de celui du concours interne, ce qui permettra aux maîtres de se présenter éventuellement aux deux.

Position de la Fep-CFDT

Bien évidemment, la Fep-CFDT est intervenue pour regretter l’absence d’une mesure générale de déprécarisation de l’emploi précaire dans le 1er degré et dans le 2nd degré. Elle a également insisté fortement sur l’insuffisance de formation des maîtres lauréats de ces concours. Ces derniers, malgré une expérience limitée, seraient des stagiaires sur temps plein, avec une formation de 10 à 20 jours. Le ministère a semblé réceptif à notre argumentation en soulignant que ce point pouvait être revu.

La Fep a déposé un amendement visant à ce que les contrats offerts au titre de ces concours exceptionnels, qui ne seraient pas pourvus par la nomination de candidats, soient attribués aux candidats des autres voies de concours. L’amendement Fep a fait l’objet d’un vote unanime des organisations syndicales, mais ne sera pas retenu par l’administration qui a invoqué des difficultés administratives.