Universités catholiques : une convention collective, c’est sacré !
En décidant de quitter l’organisation patronale de l’enseignement privé non-lucratif, les employeurs des universités catholiques laissent les salariés dans l’inquiétude et à la merci du moins-disant social.

Le 1er avril 2022, les employeurs des universités catholiques ont décidé de quitter la Confédération des employeurs EPNL, abandonnant de fait la table des négociations. Conséquences : plus question de nouvelle convention collective et, cette année encore, pas de négociation sur les rémunérations au niveau national.
Un saut dans le vide
Le plus grave reste à venir… En quittant la branche, les employeurs s’affranchissent de toutes leurs obligations dans un avenir proche. En effet, l’ancienne convention collective ayant été dénoncée dans l’objectif de reconstruire la convention collective EPNL harmonisée, elle est par conséquent vouée à ne plus s’appliquer.
Les employeurs organisent la précarité
En effet, plus de 90 % des chargés d’enseignement sont en CDD d’usage, ne percevant aucune indemnité en fin de contrat, employés à des taux horaires ridiculement bas, au vu des compétences demandées et de l’expertise attendue pour assurer l’accompagnement des étudiants. La situation financière et les conditions de travail des salariés semblent ainsi être le cadet des soucis des dirigeants des universités catholiques. Sans cadrage au niveau national, les universités font le choix d’un modèle économique privilégiant la rentabilité et engendrant une forte précarité.
Des droits à sauvegarder
Les partenaires sociaux sont ainsi mis au pied du mur. Les délégués syndicaux devront négocier établissement par établissement, là où cela sera possible, afin de sauvegarder les droits des salariés et d’obtenir des augmentations de salaire pour tous. Ils vont devoir négocier des accords pour maintenir l’indemnité de départ à la retraite, la prime d’ancienneté, l’ensemble des jours de congés payés, la rémunération des jours d’absence pour raison exceptionnelle, etc.
Face à cette situation alarmante, les salariés doivent faire entendre aux employeurs qu’ils ne l’accepteront pas sans réagir.