Livret de parcours inclusif, des débuts incertains

Publié le 28/09/2022

Entre manque d’information et de formation, le LPI (Livret de parcours inclusif) peine à se mettre en place dans de bonnes conditions.

L’idée du LPI était pourtant intéressante avec la volonté de centraliser les données autour des élèves à besoins particuliers de la maternelle à l’Université, simplifiant ainsi le suivi du parcours inclusif pour mieux partager les informations. Cependant sa mise en place et sa généralisation ne peuvent se faire qu’à la condition que les acteurs en soient informés et soient formés à ce nouvel outil numérique.

Pour rappel, le LPI, accessible à partir d’une application, doit permettre de centraliser toutes les informations de prise en charge des élèves à besoins éducatifs particuliers et ce dans le souci d’une véritable cohérence pédagogique entre les différents dispositifs de prise en charge. Cette application vise 4 objectifs :

  1. Mise en place rapide des aménagements et adaptations pour les élèves concernés.

  2. Simplification des procédures de renseignement et d’édition des divers plans et projets pédagogiques (PPRE1, PAP2, GEVA- sco3…)

  3. Formalisation de ces procédures en association avec les familles.

  4. Circulation des informations entre l’école et la MDPH (Maison départementale pour les personnes handicapées).

Ce dispositif doit également permettre de gagner du temps avec la création d’un espace de consultation spécialement dédié aux familles.

Pour autant, des interrogations demeurent :

Par exemple, certaines informations sur l’élève ne doivent pas être communiquées à tous les acteurs afin de préserver le secret médical. Qu’en sera-t-il dans les faits ?

Qui prendra en charge l’intégration des informations au sein de ce livret ? Qui assurera cette charge de travail supplémentaire qu’il conviendra de valoriser ?

Très peu d’enseignants ont été informés de la mise en place de ce dispositif, surtout dans l’enseignement privé où le LPI s’avère quasiment inconnu des personnels. Il est donc urgent d’informer et de former les enseignants et chefs d’établissements concernés par cette nouvelle application. Or, on le sait bien, si l’institution ne donne pas aux personnels les moyens de se l’approprier, elle risque fort d’être perçue comme un nouveau gadget ou une simple contrainte supplémentaire !

Une fois de plus, hélas, la Fep-CFDT ne peut que constater et déplorer la précipitation et l’impréparation du MEN (Ministère de l’Éducation nationale) qui ne s’est pas donné les moyens pour informer les utilisateurs en temps et en heure.

La réussite d’une école inclusive doit passer par de véritables moyens bien au-delà d’une nouvelle application numérique et un document administratif à remplir en plus. Elle implique une véritable formation pédagogique, des AESH en nombre suffisant et mieux rémunérés, des temps de concertation, une valorisation financière de cette tâche supplémentaire.

C’est la condition pour un véritable accompagnement éducatif de tous ces jeunes et donc de leur intégration réussie.

 

1PPRE : Programme personnalisé de réussite éducative

2PAP : Plan d'accompagnement personnalisé

3GEVA-sco : Guide d’évaluation des besoins de compensation en matière de scolarisation