Le nouveau ministre présent au Conseil supérieur de l’éducation

Publié le 22/06/2022

La séance du CSE du 20 juin, ajoutée à l’agenda pour valider l’introduction des maths dans le tronc commun en classe de 1re générale, a été l’occasion pour la Fep-CFDT de revendiquer toute la place que doit avoir le privé sous contrat dans le dialogue social.

D’emblée, Pap Ndiaye a assuré les membres du Conseil de sa profonde considération. Déclarant attacher une grande importance au dialogue social, il a dit qu’il participerait régulièrement à cette instance. Une attitude qui tranche a priori avec celle de son prédécesseur, même si le nouvel occupant de la rue de Grenelle a affirmé que son mandat ne devait pas être vu comme un virage dans la politique du ministère.

Dialogue social : le privé sous contrat y a droit, aussi

La Fep-CFDT, seule organisation syndicale de l’enseignement privé sous contrat à siéger dans cette instance face au ministre, a justement axé sa déclaration liminaire sur le dialogue social. Elle a souligné la trop fréquente éviction des représentant·e·s du privé sous contrat des lieux où il se pratique. Elle a ainsi revendiqué qu’elles et ils y soient associés, de l’échelle locale à l’échelle nationale. Le respect du statut d’agents de la fonction publique des professeur·e·s du privé oblige à une égalité de traitement avec leurs collègues du public. Conseils pédagogiques dans les établissements, CHSCT académiques, concertations nationales, la Fep-CFDT a demandé l’installation de toutes ces instances pour le privé sous contrat, parce que le paritarisme est gage de respect des lois, du statut de droit public et des valeurs de la République.

Maths en 1re générale dans le tronc commun : facultatifs en 2022-23

L’information ayant déjà été transmise aux familles, des abondements de dotation promis aux établissements, le CSE n’étudiait ce 20 juin que les deux arrêtés introduisant une heure trente de mathématiques dans le tronc commun en classe de 1re générale et les nouveaux programmes afférents. Le retard pris dans les concertations − le contexte électoral induisant une réserve de la part du ministre − rendait difficile une application de cette décision à la rentrée. C’est donc un enseignement facultatif, accolé à l’enseignement scientifique dans le tronc commun et comptant à hauteur de 40 % de celui-ci dans le cadre du contrôle continu, qui pourra être dispensé à la rentrée. La Dgesco (Direction générale de l’enseignement scolaire) a assuré que tous les établissements pourraient le proposer et qu’une large information serait faite auprès des élèves. D’après les retours d’une enquête menée dans les académies, très peu d’entre eux devraient choisir cet enseignement facultatif en septembre prochain.

Trop de flou encore

Les programmes, discutés depuis le 23 mai ont été progressivement allégés et mis en cohérence avec ceux de seconde et de maths complémentaires en terminale. Rendus moins prescriptifs, leur objectif et le public visé ne se sont pas clarifiés malgré les échanges. Maths de réconciliation, possibilité intermédiaire proposée à des élèves ne choisissant pas la spécialité, mais souhaitant intégrer l’option maths complémentaires en terminale. À ne pas vouloir faire de choix, le ministère a fini par proposer un programme qui ne convenait à aucun des objectifs en question.

Le trop grand flou, autant sur la mise en œuvre de cet enseignement pour 2022-2023 que sur les perspectives pour l’année suivante ont mené la grande majorité des membres du CSE à refuser les deux textes. Une autre raison de ce rejet : la précipitation, avec laquelle s’est faite la consultation, conduisant à un dialogue social plus que dégradé, aux dépends des élèves et de l’esprit d’une réelle réflexion sur la place des mathématiques au lycée. L’instance n’étant que consultative, ce vote n’empêchera pas une mise en œuvre qui devrait être actée au bulletin officiel d’ici début juillet.