CSE : La FEP interpelle le ministère qui lui répond

Publié le 09/04/2020

Format inhabituel pour le Conseil supérieur de l’éducation qui s’est tenu du 1er au 7 avril dernier. En raison de la crise sanitaire, cette séance était organisée sous la forme d’une délibération par échanges d’écrits transmis par voie électronique. Deux projets de textes ont retenu tout particulièrement l’attention de la FEP qui a décidé d’interpeller le ministère de l’Education nationale dans deux contributions écrites pour qu’il apporte des explications mais aussi qu’il agisse dans la concertation !

Le premier point concernait les familles de métiers en classe de seconde et prioritairement celle de « Gestion-Administration/Transport/Logistique » qui continue à inquiéter de nombreux enseignants de la voie professionnelle et, c’est un comble, semble questionner l’administration elle-même ! La preuve en est que, pour la seconde année, les recteurs auront la possibilité d’autoriser les établissements qui en feront la demande à proposer la spécialité Gestion-Administration en dehors de la classe de seconde familles de métiers à laquelle elle appartient. Force est de constater que nombre de lycées professionnels ne proposent pas les activités « Transport » et « Logistique » en classe de 1ère privant ainsi les élèves d’un choix d’orientation ce que la réforme de la voie professionnelle était censée leur permettre dans leur établissement ou un autre situé dans un périmètre raisonnable pour les familles. Malheureusement, la FEP CFDT qui demandait qu’une réflexion soit menée sur le bien-fondé de cette classe de seconde organisée en famille de métiers (telle qu’elle existe aujourd’hui) afin que soit valorisé du mieux possible le Bac professionnel « Assistance à la Gestion des Organisations et de leurs Activités » qui succédera à la rentrée prochaine au Bac professionnel « Gestion Administration ») n’a pas été entendue. Seule, une réponse de circonstance nous a été transmise : ce bac « est et sera toujours également particulièrement examiné »

Le second projet de texte portait en partie sur la suppression du BEP comme diplôme intermédiaire délivré en fin de classe de 1ère professionnelle et son remplacement par une attestation remise par le recteur. La FEP s’est clairement positionnée auprès du ministère en affirmant que la suppression du BEP comme diplôme intermédiaire ne pourrait être envisageable que, si dans un même temps, nous gardions à l’esprit l’objectif qu’aucun élève ne sorte du système scolaire sans qualification et que le seul Brevet du collège ne constituait en rien un diplôme permettant une insertion professionnelle. La FEP ajoutait que pour atteindre cet objectif essentiel, la seule alternative offerte au jeune qui ne serait pas en capacité de réussir son bac professionnel deviendrait une réorientation vers un CAP dès la fin de la classe de seconde ou celle de 1ère. Encore faudrait-il qu’à chaque Bac Professionnel soit associé un CAP ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Un premier engagement est pris par le ministère qui propose de créer de nouvelles spécialités de CAP « si elles correspondent à des emplois et si les commissions professionnelles se prononcent en leur faveur ».

Quant à l’attestation délivrée par le recteur qui se substituerait au diplôme intermédiaire, nous avons clairement signifié à nos interlocuteurs qu’elle n’est pas une réponse appropriée et se révèle de piètre utilité puisque non reconnue par les entreprises.

A noter que les deux projets de textes ont obtenu un avis défavorable des membres du CSE ; au ministère maintenant de se saisir de ce message clair !