Concertations précipitées sur la place des maths

Publié le 07/03/2022

Dans le cadre du comité de suivi de la réforme du lycée général et technologique, les organisations syndicales ont été reçues le 29 février dernier. Au menu de cette concertation : la place des mathématiques au lycée.

Alors que le débat agitait l’opinion et le monde de l’éducation depuis plusieurs semaines, il a fallu attendre jeudi 24 janvier pour être invité·e·s à une séance d’échange… fixée au lundi suivant. Et l’administration demandait, dans cet intervalle restreint, de réaliser une note reprenant nos analyses et préconisations − des propositions du groupe de travail à l’initiative de cette réunion étant attendues pour la mi-mars. Malgré ce délai très court, la Fep-CFDT a pu s’appuyer sur les membres de son Bureau fédéral et des enseignants en mathématiques du réseau pédagogique pour faire des propositions.

En introduction, Pierre Mathiot, copilote du comité de suivi, a précisé que les inflexions qui pourraient être faites pour 2022 ne le seraient que sous la contrainte des budgets déjà alloués et des recrutements déjà faits, et qu’il devrait donc y avoir un étalement dans la durée des modifications à apporter à la réforme, s’il devait y en avoir.

La CFDT pour une approche modulaire de la matière

Alors que certaines organisations syndicales se servaient de cette réunion pour réaffirmer leurs positions idéologiques sur la réforme, en proposant néanmoins des aménagements intéressants, toutes ont regretté l’urgence dans laquelle ce travail devait être réalisé.

Le Sgen-CFDT a rappelé que la révision des programmes, repoussée à l’automne 2022, devait être le théâtre de réflexions de fond sur l’approche de la matière et proposé une approche modulaire. La Fep-CFDT le rejoint : progressivité et modularité sont nécessaires pour permettre à toutes et tous les élèves d’avoir accès à un socle de connaissances et aux mathématiques tout au long du lycée.

La Fep-CFDT a notamment proposé la création d’une spécialité intermédiaire « mathématiques complémentaires » entre la spé Maths et l’introduction de 2 heures de mathématiques dans le tronc commun. Tout en appelant l’administration à la vigilance quant aux risques de renforcement des biais genrés d’orientation.

Dans ce schéma en trois strates, la recommandation faite par Charles Torossian, mathématicien et inspecteur général, de proposer à toutes les lycéennes et à tous les lycéens de conserver une entrée par les « mathématiques de réconciliation » paraît parfaitement adaptée pour la partie à réintroduire dans le tronc commun. La Fep-CFDT a insisté sur le fait que cette réintroduction permettrait notamment de limiter la fuite des élèves vers les filières STMG, à la recherche des mathématiques absentes après la 2nde en filière générale, quand on ne choisit pas la spécialité maths actuellement en vigueur. Enfin il lui a fallu redire que le programme de mathématiques en 2nde était inadapté : trop ambitieux par rapport aux 4 heures allouées et décourageant pour les élèves plus fragiles dans l’approche de cette matière.

Pierre Mathiot a approuvé l’analyse des organisations syndicales à ce sujet. Il fera remonter au ministre la question de la temporalité des aménagements et celle de l’inadaptation des programmes de 2nde aux réalités du lycée actuel et de la réforme.