Comité de suivi de la réforme du lycée : de nouvelles inflexions à venir

Publié le 13/10/2020

Le 7 octobre, le comité de suivi de la réforme du lycée général et technologique (GT) a repris ses travaux lors d'une première réunion, en visioconférence. La Fep-CFDT s’y est exprimée sur le ressenti des collègues après deux ans de mise en œuvre de la réforme.

La commande du ministre

Jean-Michel Blanquer avait précisé en amont ce qu’il attend du comité, qui entre dans sa deuxième année d’existence : la réflexion en cours sur l’évolution de la voie technologique doit être finalisée pour que soient formulées des propositions en novembre, dont certaines seront applicables à la rentrée 2021. Il s’agira aussi d’observer les conditions de mise en œuvre de la réforme via un tableau de bord de suivi des élèves (évolution de leurs choix, orientation post 3e, post 2nde et post terminale, suivi de cohortes…), ainsi que du point de vue des équipes pédagogiques (AP, organisation des enseignements, mise en place des évaluations pédagogiques…). Sont aussi au programme le repérage des bonnes pratiques sur le terrain, tout particulièrement concernant l’accompagnement des élèves, l’usage du numérique et les pratiques d’évaluation… et l’analyse des conditions de mise en œuvre pédagogique de l’ensemble de la réforme, notamment pour ce qui est des pratiques d’évaluation et de la préparation du Grand Oral.

Rappel des ajustements

Les co-pilotes ont rappelé les ajustements décidés à propos du cadre des examens et du contenu des programmes, mis en œuvre depuis plusieurs mois et à cette rentrée. Suivre ce lien pour les consulter.

Les professeur.es et la réforme deux ans plus tard

La parole a ensuite été donnée aux organisations représentées. Sur la base de vos réponses à l’enquête n°4, qui portait sur un premier bilan de la réforme, deux ans après sa mise en place, la Fep-CFDT a fait part de votre ressenti, sur le terrain, à propos de quatre points essentiels :

            - la suppression des séries : seuls un tiers des enseignant.es pensent que c’est une bonne chose ; d’autres, dans la même proportion, n’ont, pour l’heure, pas d’avis tranché ;

            - les conditions de travail : elles se sont dégradées de l’avis de 80 % des professeurs, pour des raisons multiples (programmes trop chargés et trop pointus, emplois du temps lourds et « éclatés », disparition du groupe classe…) ;

            - l’organisation pédagogique : elle est plus difficile à gérer selon 75 % des réponses (peu de marge de manœuvre pour les petits lycées, nombre important d’enseignant.es intervenant dans la classe, manque de temps de concertation...) ;

            - les enseignements de spécialité : seuls 32 % des professeur.es pensent qu’ils ont un impact positif dans l’optique de l’orientation post-bac ; plus d’un tiers des répondant.es n’ont pas d’avis tranché. Ces enseignements génèrent des points de crispation (abandon de la 3e spécialité en terminale, collègues mal à l’aise d’endosser le costume de « vendeur.euse » de discipline, spécialités à fort effectif qui ont des plages horaires plus favorables dans l’emploi du temps…).

Voir l'ensemble de résultats de notre enquête.

À noter également : les informations envoyées par le ministère aux rectorats sont inégalement retransmises par les corps d’inspection aux enseignant.es, selon les académies. Certain.es collègues, étant démuni.es, avouent devoir « bidouiller » !

Difficile d’enseigner en temps de Covid…

Tous les membres du comité s’accordent sur le fait que la situation sanitaire dégradée impacte fortement l’ensemble des acteur.trices de l’éducation et, au-delà, la société toute entière. Le sentiment de fatigue est largement perceptible sur le terrain. Cette incertitude liée à la Covid-19 aura-t-elle de nouvelles conséquences sur la tenue des examens ? Personne n’est en mesure de le dire, mais chacun.e a conscience que nous devons nous y préparer et faire preuve d’anticipation. Le trimestre de cours manquant (période du confinement) appelle à un allègement des programmes et à une adaptation des sujets. Encore faut-il que le ministre de l’Éducation nationale, qui nous est décrit comme bienveillant concernant l’évaluation et le contenu des épreuves, s’y engage.

Professeur.e référent.e élève

 Un autre point a été abordé par les représentant.es du ministère : la ou le PRE (Professeur.e référent.e élève pour un groupe de 12 à 15 élèves) qui exerce ses missions en lieu et place du ou de la professeur.e principal.e dans les classes de 1re et de terminale, sur la base du volontariat des établissements. « La concertation est indispensable avec les équipes pédagogiques », a tenu à affirmer le ministère. Un décret devrait voir le jour prochainement pour modifier le Code de l’éducation ; le rôle du PRE sera inscrit dans le texte.

Une ISO part modulable qui revient actuellement au ou à la professeur.e principal.e devrait être affectée aux PRE, mais à moyens constants !

La prochaine réunion du comité est prévue le 4 novembre.