Les BTSA AP et ME sur les rails

Publié le 18/10/2022

Un groupe de travail du Cnea (Conseil national de l’enseignement agricole) a travaillé le 13 octobre dernier, sur les rénovations des BTSA Aménagement paysager (AP) et métiers de l’élevage (ME, ex-productions animales). Ces diplômes évoluent avec la prise en compte de problématiques sociétales sans toutefois apporter de réponse à la crise de recrutement qui touche les BTSA.

La Fep-CFDT a souvent dénoncé les réformes de diplômes à marche forcée menées par la DGER (Direction générale de l’enseignement et de la recherche), alors soulignons que pour une fois les organisations syndicales sont consultées pour une véritable co-construction sur la rénovation des BTSA aménagements paysagers et métiers de l’élevage. En introduction de ce groupe de travail, plusieurs organisations se sont interrogées sur l’avenir du BTSA, compte tenu de la baisse importante des effectifs. La réforme des différents BTSA, qui a été entamée avant cette forte baisse, ne prend pas en compte ce phénomène.

Concernant le BTSA AP, la DGER a rappelé la place importante de cette spécialité qui représente 9% des effectifs totaux en BTSA (1467 étudiants et 2940 apprentis). Les taux d’insertion sont bons (75% sont en emploi à 7 mois et 91% à 33 mois). Les contenus du référentiel restent les mêmes mais prennent davantage en considération les problématiques de transition énergétique et d’approche agroécologique, pour une mise en œuvre à la rentrée 2024.

Le BTSA « Métiers de l’Elevage : développement, production, conseil » subit davantage de modifications avec notamment un nouvel intitulé qui fait l’unanimité. Ces formats d’intitulés « métiers de… » (adoptés également à l’Éducation nationale) sont plus modernes et plus représentatifs de la diversité des métiers qu’offre le diplôme. Ce BTSA connaîtra davantage d’évolutions avec la prise en compte d’attentes sociétales fortes sur le bien-être animal, la maîtrise des impacts environnementaux et l’évolution du salariat en exploitation. Un nouveau bloc de compétences sera même consacré à l’accompagnement aux changements sociotechniques. L’inspection a également précisé que les étudiants ne seraient plus obligés de suivre un module sur l’élevage porcin car cela ne correspond pas à la réalité de certains territoires où ce type de production est peu présent. La prise en compte d’autres productions correspondant à des réalités locales est plus pertinente (palmipèdes, volailles etc.) L’autre enjeu de cette rénovation est la demande des professionnels de conserver un niveau technique élevé car plus de 56% des étudiants poursuivent leurs études, notamment en école vétérinaire pour s’installer en milieu rural où la demande est importante.

Les organisations syndicales ont apprécié que leurs remarques soient prises en compte avant le passage en CPC. Malheureusement, il n’a pas été possible de travailler sur le référentiel de formation (seulement les référentiels d’activités, de compétences et d’évaluation) dont l’écriture va démarrer en novembre pour un passage en CPC en décembre. Les équipes seront ensuite consultées au cours de l’hiver et du printemps 2023, pour un passage des textes en Cnea durant l’été et une publication en janvier 2024. Espérons que les syndicats pourront être consultés à chaque étape malgré ces délais très courts.a