Spécialité biologie-écologie du bac général : des allègements dans l’urgence

Publié le 24/11/2022

Un resserrement de programme pour la spécialité de biologie-écologie est en cours. Les enseignants en étant avertis début octobre, ils doivent reprendre leurs progressions et aménager les grilles d’évaluation dans la précipitation. Une pression qui pourrait être évitée par une transmission plus efficace des informations, comme le souligne la Fep-CFDT.

Une adaptation importante, mais menée précipitamment

Cet allègement, qui intervient suite à une déclaration du ministre de l’Éducation nationale, contraint à des adaptations dans l’urgence. L’inspection précise qu’il s’agit de la troisième vague d’allègements à l’Éducation nationale et qu’elle s’impose car une symétrie de traitement entre la spécialité SVT de l’Éducation nationale et biologie-écologie de l’enseignement agricole est incontournable.

La note de service parue au mois d’octobre pose question aux professeurs de biologie-écologie, car elle impose de changer le contenu du programme à traiter et la grille d’évaluation à mettre en œuvre, avant le mois de mars. Bien sûr, l’intégralité du programme sera traitée d’ici fin juin. Il n’empêche qu’apprendre début octobre ces changements génère une pression bien inutile. D’abord pour les services de l’inspection qui doivent adapter un programme en prenant le risque de remettre en question une cohérence d’ensemble. Ensuite, pour les enseignants qui doivent modifier en catastrophe leur progression établie pour l’année scolaire, et, enfin, pour les élèves qui vont découvrir de nouveaux critères d’évaluation.

Des aménagements parfois étonnants

Les participants au groupe de travail ont de plus fait part de leur étonnement concernant certains choix d’allègement, comme pour l’agroécologie par exemple, l’étude des agrosystèmes apparaissant comme fondamentale dans l’enseignement agricole. L’inspectrice les a finalement rassurés en indiquant que les pratiques agroécologiques deviennent des supports très pertinents à travers des exemples concrets. Chaque enseignant peut donc faire des choix en fonction des environnements.

Côté évaluation, une modification de la grille est prévue. Préalablement, il s’agissait plutôt d’évaluer la capacité du candidat à exécuter des protocoles. L’enjeu est d’élever le niveau d’exigence et d’opérer une harmonisation avec la spécialité SVT.

 

Des points à améliorer

 

En fin de compte, lors de ce groupe de travail, deux éléments saillants sont apparus.

Tout d’abord, l’importance de communiquer dans les meilleurs délais les informations, notes de service, documents d’accompagnement etc. L’inspectrice indique utiliser deux moyens pour cela : une liste de diffusion dans laquelle figure environ 80 enseignants et la conférence dédiée sur RESANA. La Fep-CFDT a fait remarquer que les enseignants des établissements agricoles privés n’ont pas accès à la plateforme RESANA. C’est un volet sur lequel il est nécessaire d’avancer. Alors qu’il existe une poignée de professeurs de biologie-écologie intervenant en bac général, comment imaginer que l’information transmise par l’inspection ne le soit qu’auprès des enseignants du public ? Drôle de manière d’envisager une communauté professionnelle au service des élèves !

Ensuite, l’importance de mutualiser des pratiques, des sujets, des expériences. Les participants ont demandé s’il était possible de disposer de banques de sujets pour les épreuves pratiques. Pour cela, il faut des moyens et clairement la force de frappe de l’enseignement agricole avec ses quelques 800 professeurs de biologie-écologie, toutes filières confondues, n’est pas la même que celle de l’Éducation nationale... Néanmoins, l’inspection compte proposer à partir de janvier des réunions en visio et en petits groupes pour permettre à un maximum de professeurs de participer. Une belle initiative pour toujours plus de coopération entre enseignants.