Aller au-delà des promesses

Les promesses de rencontres sur ce sujet, interministérielles car faites lors d’un Conseil des ministres, étaient porteuses d’espoir. La campagne de sensibilisation, lancée en janvier 2019, qui incluait la transphobie dans sa communication, laissait croire en une volonté de respecter les engagements pris. Cependant, depuis, les actions envisagées se sont effacées : il y a eu des promesses, une campagne de sensibilisation, le reste n’a été que du vent, et les acteurs et actrices des communautés éducatives ont été oublié·e·s. Alors que de nombreuses situations difficiles d’inclusion et de genrage¹ des personnes trans étaient remontées par les associations et structures spécialisées ; alors qu’en octobre 2019, la question d’un député sur le mégenrage² des élèves trans avait obtenu une réponse écrite positive du ministre, depuis, rien n’a été fait concernant ces sujets par le ministère. Si bien qu’en janvier 2020, nous avons écrit au nouveau Directeur général de l’enseignement scolaire (Dgesco) pour lui demander d’agir. Sans réponse de sa part, nous l’avons relancé en mars. Face à un silence persistant et à l’absence de travail sur ces sujets, nous avons cette fois écrit au ministre, en juin. À la rentrée, ce courrier étant resté lui aussi sans réponse, nous en avons rédigé un nouveau, sachant qu’une nouvelle équipe accompagnait désormais monsieur Blanquer. À cette heure, toujours aucune réponse. Pas de plan, pas de réponse aux nombreux courriers : la lutte contre les LGBTIphobies n’est clairement pas la priorité du ministère. Or il est urgent de faire respecter et de protéger les acteurs et actrices des établissements scolaires. Maintenant, le ministre ne doit plus se contenter de communiquer, de promettre, il doit agir. 

1. Attribution d’un genre, féminin ou masculin.
2. Attribution du genre non souhaité à une personne trans. On oblige, par exemple, une femme trans à garder tous les intitulés porteurs
   de la masculinité.