Le monde d’après…

Publié le 10/06/2020

Pour la CFDT, le monde d’après, c’est déjà bien terminer l’année scolaire tout en dessinant celle qui lui succèdera. Encore faut-il savoir vers où se diriger.

Ce ne sera pas vers « l’école d’avant », c’est au moins un point sur lequel il est possible de s’accorder et les faits en attestent, qui plus est. Quelle doit-elle être alors, cette « école d’après » ? Nous n’avons pas entendu le ministre de l’Agriculture répondre à cette question, à la différence de son confrère de l’Éducation nationale, très prolixe. Mais est-ce plus clair ? Certes, ses intentions sont louables puisqu’il appelle à ce que, d’ici la fin de l’année scolaire, tous les élèves retournent dans les établissements pour s’y réhabituer, et notamment ceux d’entre eux qui en étaient déjà très éloignés. Mais comment fait-on en pratique, deux principes devant impérativement être conjugués, le respect d’un protocole sanitaire, certes exigeant mais protecteur, et celui du volontariat accordé aux familles ?

Nous demandions avec le Sgen (enseignement public) une semaine complète pour y réfléchir. Nous n’avons obtenu que deux malheureux jours, au plus. Toutefois, depuis le 11 mai dernier, les établissements primaires se sont organisés, ont trouvé vaille que vaille une certaine organisation, les enseignants jonglant entre le présentiel et le distanciel, et c’est ce que sont en train de faire les collèges et les lycées. Mais, dans le primaire, la pression s’accroît pour que davantage d’élèves soient accueillis, pas ceux hélas qui en auraient le plus besoin − certains ayant disparu de nos « radars » −, au risque de négliger les règles sanitaires prescrites. Ce que nous ne pouvons bien évidemment accepter. Voir notre alerte déconfinement.

La machine scolaire s’est figée un certain 16 mars. Il a fallu s’adapter entre inventivité et bricolage pour faire face à l’inattendu. C’est ce que montrent très bien les réponses apportées à nos enquêtes. Et cela se poursuit depuis le déconfinement. Personne cependant ne souhaite que cela se poursuive ainsi indéfiniment. Si la rentrée prochaine ne permettait pas de reprendre une « vie normale », il faudrait réinventer l’École. Dans le cas contraire, avons-nous vraiment envie de relancer la machine pour qu’elle fonctionne de la même façon qu’auparavant ? L’emploi du numérique, le lien parents-enseignants, le nombre d’élèves ne trouvant pas leur place dans le système scolaire tel qu’il existait, le métier enseignant (et la question des rémunérations)… Ce sont quelques-uns des sujets qui ont fortement émergé durant le confinement. Il faut en reparler, non ?