Communiqué de presse de rentrée

Publié le 01/09/2021

Dans la situation particulière que vit le pays, la rentrée scolaire se fait une nouvelle fois dans des conditions sanitaires dégradées.

Cela fait un an et demi que les enseignants du privé, comme leurs homologues du public, s’adaptent aux changements de protocoles sanitaires, d’emploi du temps, de façons de travailler avec les jeunes et les collègues. Saluons les efforts faits et leur conscience professionnelle.

Notre organisation syndicale a toujours été aux côtés des personnels pour les accompagner dans leurs difficultés. Nos deux priorités ont toujours été l’accès des élèves à l’éducation et la préservation de la santé des personnels, priorités quelquefois difficilement conciliables. Loin de céder à la facilité de la critique systématique, nous faisons fonctionner au maximum notre réseau sur le terrain pour qu’en cas de problème, les situations soient remontées et traitées au niveau des rectorats, des inspections d’académie, des Draaf (Directions régionales de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt), des ministères et des employeurs privés. C’est cela, le syndicalisme de proximité, au service des agents et des salariés que nous représentons. L’opération Réponses à emporter, fin septembre, en sera encore l’illustration.

Une politique en trompe-l’œil

Malgré la bonne volonté de chacune et chacun, la fatigue se fait sentir. Une fatigue renforcée par une gestion de l’emploi qui peut paraître ambitieuse mais qui se révèle en fait destructrice. Le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer communique sur une hausse des moyens d’enseignement, mais il oublie volontairement de préciser que celle-ci s’effectue au prix d’heures supplémentaires (HSA). Deux conséquences à cela :

La première, c’est une gestion de l’emploi rendue plus difficile avec des pertes de postes : 239 ont été supprimés cette année dans l’enseignement privé sous contrat. Les enseignants précaires ont fait les frais de cette politique, certains perdant leur contrat, d’autres devant survivre avec moins d’heures.

Des conditions de travail dégradées

La deuxième, la dégradation des conditions de travail, découle de la première : moins de professeurs devant les élèves, cela veut dire, pour celles et ceux qui restent, travailler plus. Avec l’obligation de faire des heures supplémentaires, de s’adapter aux changements de programmes, de méthodes, d’examens, c’est progressivement la perspective du bien-être au travail, cher à notre Ministre, qui s’éloigne. Une situation d’autant plus pénible que plusieurs aménagements de programmes au lycée ont été publiés pendant l’été. Que dire, par exemple, de la situation dans l’enseignement agricole, où les professeurs ont appris la veille de la rentrée la suppression des CCF (contrôle en cours de formation) alors que toute l’organisation de l’année était déjà bouclée ?

Les conditions de travail sont également dégradées pour les personnels d’encadrement et de service, pour qui l’activité s’est intensifiée sans moyens supplémentaires.

Des primes mais pas de plan pluriannuel

Concernant les augmentations annoncées dans le cadre du Grenelle de l’Éducation, nous entendons la promesse d’une revalorisation progressive qui toucherait finalement l’ensemble des enseignants. Mais l’absence de perspective écrite à moyen et long termes nuit à la crédibilité du Ministre. Nous continuons de demander un plan pluriannuel de revalorisation qui permettrait un rattrapage des salaires des enseignants au niveau de la moyenne de l’OCDE. La France doit impérativement valoriser la profession à la hauteur de ce qu’il en est dans les autres pays.

Maîtres délégués : notre revendication prise en compte

Tout au long de ces concertations, nous avons insisté pour obtenir des mesures catégorielles en faveur des maîtres délégués (les remplaçants représentent 20 % des effectifs dans le privé sous contrat). Nous attendons encore les conclusions définitives du ministre sur ce sujet mais nous pouvons déjà escompter une enveloppe de 7 millions d’euros qui leur sera dédiée. Cette enveloppe reste insuffisante pour combler l’écart entre les contractuels du privé et du public. Nous continuerons à revendiquer une grille de salaire identique.

Tout cela ne participe pas à rendre attractive notre profession. L’enjeu revêt un caractère d’extrême urgence pour qui s’attarde un peu sur le nombre d’inscrits aux concours. Et la réforme de la formation initiale risque de ne pas améliorer les statistiques en différant d’un an l’accès aux premiers salaires enseignants.

Enseigner est un beau métier, il ne faudrait pas le gâcher !