Prélèvements sur salaire et retards de paiement choquants pour les enseignants de l'agricole

Publié le 02/03/2022

Le ministère de l’Agriculture fait preuve d’une bien grande légèreté quand il s’agit de verser ce qu’il doit aux enseignants : retards, oublis, erreurs… D’autant plus inadmissible qu’il se montre très diligent pour prélever les « trop perçus ».

En septembre dernier, nous intitulions déjà l’un de nos articles Prime ou déprime ? à propos de la prime d’attractivité… qui sera finalement versée, avec six mois de retard, en décembre 2021.

Versée oui, mais pas à tous ! Ainsi, les enseignants ayant bénéficié de la liste d’aptitude de 2020 ne l’ont pas touchée. Voire pire : certains l’ont bien eue en décembre, mais elle leur a été prélevée sur le salaire de février 2022 !

Le plus choquant, c’est la rapidité avec laquelle le ministère procède aux prélèvements sur salaire par rapport au temps qu’il lui faut quand il s’agit de régularisations en faveur des enseignants ! En effet, si les « trop perçus » de décembre sont prélevés dès février, la prime d’attractivité des mois de septembre à décembre 2021 ne sera pas versée pour les promus de 2020 avant avril ou mai 2022 !

Quant à la prime d’équipement informatique de 2022, elle sera versée sur la paye de mars. Mais sera-t-elle revalorisée, comme elle l’est déjà au Men (ministère de l’Éducation nationale) ? Nous n’en avons aucune garantie à ce jour.

La prime d'attractivité de 2022 était en attente de la parution de l'arrêté du 14 janvier, qui n’a été publié au Journal Officiel que le 9 février. Elle devrait être versée sur la paie d'avril ou de mai 2022.

Comment, dans ces conditions, se sentir respecté par son employeur ? On peut encore ajouter le non-paiement des vacations de juin 2021, pour un certain nombre d’agents, l’oubli du versement des HSA (heures supplémentaires année) en décembre, pour d’autres, et les erreurs incompréhensibles sur des indices qui n’existent plus !

Le nombre de collègues qui envisagent sérieusement de quitter le Maa (ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation) pour une passerelle vers le Men devrait pourtant alerter les responsables du ministère. Le nombre de demandes de ruptures conventionnelles aussi… sauf qu’au Maa, il n’y a toujours pas de possibilité de rupture conventionnelle, malgré la loi du 6 août 2019 pour une application théorique au 1er janvier 2020.