Travail à distance dans l'enseignement supérieur

Publié le 10/02/2021

Depuis plus d’un an, les professeurs comme le reste du pays vivent au rythme des confinements et restrictions imposés par l’état d’urgence sanitaire. Dans le supérieur, le télétravail sera encore la norme pour les prochains mois. Rappel de quelques règles, et mise en garde.

Malheureusement, l'enseignement en ligne peut promouvoir la mentalité de « service après-vente » chez certains étudiants. Ceux-ci n'hésitent pas à demander des réponses et des éclaircissements par courrier électronique 24 heures sur 24. Heureusement existe le droit à la déconnexion. Désormais encadré par la loi, il doit permettre de concilier vie personnelle et vie professionnelle, tout en luttant contre les risques de burn out.

Droit à la déconnexion

Toutefois, le Code du travail ne définit pas les modalités d'exercice de ce droit et prévoit que celles-ci doivent être déterminées par un accord d’entreprise, dans le cadre de la négociation annuelle sur la qualité de vie au travail et sur la « mise en place par l'entreprise de dispositifs de régulation de l'utilisation des outils numériques » (article 2242-17 du Code du travail). 

À défaut d’accord, l'employeur devra élaborer une charte définissant ces modalités, après avis du Comité social et économique (CSE). Il est à noter que dans certains établissements d'enseignement supérieur ou entreprises, ces accords ou chartes ne sont toujours pas en place. Rappelons ici que vous avez tous le droit de ne pas vous connecter aux outils numériques et de ne pas être contactés par votre employeur en dehors de votre temps de travail, lors des congés payés, RTT, soirées et week-ends.

Université virtuelle

Une question, née du contexte pandémique, s'impose à nous pour les années à venir : où en finirons-nous avec cet enseignement à distance et cette digitalisation?  Quel sera le futur métier de nos enseignants, comment s'organiseront les cours pour nos étudiants?  

Certains professeurs ont arrêté leur avis sur ce point. Julien Boudon, professeur de droit public à Reims, estime que le gouvernement profite de la situation sanitaire. Dans un entretien sur France Culture, il explique: « le ministère de l’Enseignement supérieur trouve dans l’épidémie de Covid-19 le moyen commode d’installer ce qu’il promeut depuis des années : une université virtuelle, qui permettrait enfin de gérer les flux énormes d’étudiants inscrits dans les établissements du supérieur. On tiendrait là la martingale rêvée par nos gouvernants depuis 1968 et la massification de l’enseignement supérieur! ».    

Nous devons bien sûr rester flexibles pendant cette pandémie, mais aussi sur nos gardes pour protéger nos droits, nos contrats de travail et nos conditions de travail.