Concours : crise des vocations ?

Publié le 11/10/2021

Les inscriptions aux concours de recrutement d'enseignants de la session 2022 auront lieu du mardi 19 octobre 2021 au mercredi 17 novembre 2021, 17 heures, heure de Paris (dates prévisionnelles). Ces concours, qui ont été modifiés récemment, susciteront-ils des vocations ?

Le ministre de l’Éducation nationale a promis un salaire minimum de 2 000 euros nets mensuels pour un enseignant débutant. La « prime d’attractivité », versée depuis mai aux enseignants en début de carrière, sera étendue en 2022 à ceux qui ont jusqu’à 22 ans d’ancienneté, soit près de 58 % de la profession. La prime d’équipement informatique a été reconduite. Ainsi, un enseignant qui touchait 1 700 euros net mensuels avant la prime d’attractivité, gagne désormais 1 869 euros net pour arriver à … 2 000 euros net en 2024. Insuffisant pour la Fep-CFDT qui regrette l’abandon d’une loi de programmation pluriannuelle permettant de garantir des augmentations de salaires.

Crise de recrutement

Nous assistons bien depuis des années à une véritable crise de recrutement, résultant à la fois d’une image dégradée du métier, du fait que des établissements éloignés sont imposés aux jeunes profs, du nombre trop important d’élèves par classe et de salaires insuffisants pour un niveau de Bac +5. Sans compter la surcharge de travail pour bien peu de considération.

La réforme de la formation des maîtres peut-elle relancer le recrutement ? Pas sûr. Dans une tribune au Monde du 10 septembre, Pierre Merle, professeur émérite de sociologie à l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation de Bretagne, affirme que cette réforme « organise un parcours du combattant dissuasif ». En effet, pendant leur 2e année, les étudiants devront à la fois assurer un tiers temps d’enseignement, écrire un mémoire de recherche sur une question éducative, suivre des cours de pédagogie et, le plus difficile, réussir leur concours !

À l’approche des élections présidentielles, de nouvelles propositions apparaîtront-elles chez les candidats pour redorer le métier d’enseignant ? Il s’agit bien d’un enjeu national qui ne peut plus attendre.