Comité de suivi du LGT et du bac : vers une stabilisation de la réforme ?

Publié le 03/10/2022

Une occasion d’exposer les limites et les dysfonctionnements de la réforme des lycées et d’entrevoir des propositions d’aménagements de la part de l’administration.

Comme l’avait promis le ministre, le comité de suivi a été relancé le 28 septembre dernier. L’objectif principal de l’assemblée pour cette nouvelle année scolaire est d’apporter les derniers aménagements à la réforme mise en œuvre il y a quatre ans. Au programme de cette première réunion : projets d’évaluation et place des mathématiques en lycée général.

Un besoin partagé de stabilité

C’est la Fep-CFDT qui a débuté le tour de table des organisations présentes au comité. Elle a d’abord tenu à faire état de la fatigue accumulée par les collègues du fait d’un contexte sanitaire, politique, économique et écologique dégradé et d’une succession de réformes sans cohérence ni temps pour les évaluer. Les annonces présidentielles et ministérielles des dernières semaines n’ont fait qu’ajouter de la fatigue par le flou qu’elles ont pu faire apparaître. La libéralisation et l’autonomie des établissements qui sous-tend l’ensemble de ces interventions ne peut qu’inquiéter le syndicat, tant qu’il n’y aura pas d’instauration d’une réelle instance de concertation pédagogique dans chaque établissement privé sous contrat. La Fep a tenu à le rappeler aux représentants et représentantes du ministère qui la recevaient.

De nombreux autres sujets ont été abordés en déclaration liminaire par les organisations présentes : calendrier des examens décidé sans concertation, manque d’enseignants et d’enseignantes en cette rentrée scolaire, aménagements des programmes ou encore épreuves d’enseignements de spécialités. Pour ce dernier point, le ministère a annoncé la parution proche d’un programme limitatif rassurant une partie des collègues malgré des interrogations persistantes sur la date des épreuves et sur l’enjeu même de celles-ci.

Des projets d’évaluation qui pourront être réinterrogés

Le premier point à l’ordre du jour a été introduit par Brigitte Hazard, inspectrice générale en charge du suivi des projets d’évaluation. L’assemblée était alors appelée à faire un bilan de la mise en place de ceux-ci un an après leur instauration. Comme ont pu le signifier beaucoup d’organisations, ces projets ont été vus par les équipes pédagogiques comme un moyen de travail collectif, de faire groupe et de mettre en cohérence des usages qui étaient déjà existants, malgré la précipitation dans laquelle la commande ministérielle a été faite. Cependant, la Fep-CFDT s’est associée aux voix dans l’assemblée qui ont pu alerter quant aux risques d’utilisation par certaines directions de ces projets comme affichage publicitaire pour attirer élèves et familles. A la question posée par l’inspectrice concernant la réinterrogation de ces plans en cette rentrée, les personnes présentes ont répondu que cela n’était pas à l’ordre du jour en cette période chargée et anxiogène. Un nouveau guide sera produit par l’inspection générale qui pourra notamment servir aux équipes lors des concertations locales qui vont s’ouvrir dès le mois prochain et qui pourront être l’occasion de retoucher les projets mis en place l’année passée.

Une réforme de fond sur la place des Mathématiques

La réintroduction des mathématiques dans le tronc commun en première générale et par le biais d’une option facultative, en catimini en fin d’année dernière avait déjà été dénoncée de façon unanime par les organisations syndicales. Ici, il était question de réfléchir à inscrire de façon pérenne cette discipline pour toutes et tous au lycée général et technologique. Alors que des propositions étaient demandées aux organisations présentes, la Fep s’est rangée derrière l’expertise du Sgen-CFDT, ce dernier proposant un scénario se rapprochant de ce que des militantes et militants de son organisation avaient pu lui transmettre. Pour le Sgen-CFDT, il serait judicieux d’introduire de façon obligatoire deux blocs modulaires de mathématiques dans le tronc commun. Ainsi les élèves qui ne choisiraient pas cette spécialité en première suivraient au moins un module basé sur les maths dites citoyennes ou enseignées autrement. Les élèves qui choisiraient la spécialité maths pourraient de leur côté, suivre un module qui leur serait adapté comme maths autrement ou maths expertes. La proposition faite de maintenir ces deux blocs modulaires pour toutes et tous en terminale n’a pas retenu l’attention du ministère, celle-ci nécessitant un abondement de dotation trop important. En toile de fond des échanges, il a été entendu par toutes et tous qu’une refonte des programmes de mathématiques sur le lycée était nécessaire, à commencer par celui du niveau de seconde. Les concertations se poursuivront dans les mois qui vont venir pour une finalisation d’ici le mois de mars.

Les pistes de travail du comité de suivi pour l’année à venir

Le comité de suivi sera appelé à se retrouver dès le 30 novembre et au moins trois autres fois dans l’année. Les diverses interventions ont pu fixer une feuille de route à l’assemblée. Programme de français et surcharge de travail concernant les épreuves anticipées de 1ère, orientation des élèves, E3C de SVT ou encore question des filières STMG ; nombreux sont les chantiers qui pourront occuper les représentants et représentantes des personnels et des chef·fe·s d’établissement. Cependant, l’administration a bien tenu à réaffirmer qu’il ne s’agira pas de détricoter la réforme mais bien d’y apporter des petits aménagements en vue de la stabiliser avant la fin de l’année. La Fep-CFDT a l’ambition d’être force de proposition dans chacun de ces sujets qui s’annoncent.