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Ouverture de la concertation Revalorisation et attractivité : la Fep portera ses revendications

Publié le 13/10/2022

Le ministre avait ouvert le 3 octobre les négociations sur l’attractivité et la revalorisation salariale des enseignants sans les représentants des maîtres du privé sous contrat. La Fep-CFDT avait interpellé le ministère sur cette mise à l’écart et demandé à être associée . Elle a été entendue ! La première réunion de concertation avec les représentants des maîtres du privé  est prévue ce jeudi 20 octobre. La FEP –CFDT y portera ses revendications.

Notre métier d’enseignant souffre d’une véritable crise des vocations. Trois cents postes aux concours n’ont ainsi pas été pourvus cette année dans l’enseignement privé. Ce manque d’attractivité de notre profession s’explique en partie par la faiblesse des rémunérations proposées.

Depuis une quarantaine d’années, on assiste à un véritable décrochage salarial. En 1980, un débutant gagnait l’équivalent de 2,3 Smic, alors qu’aujourd’hui il ne touche plus qu’1,2 Smic. Le salaire moyen d’un maître du privé est inférieur de 22 % à celui des autres agents publics de la catégorie A. La rémunération des enseignants est donc beaucoup trop faible au regard du niveau d’études exigé, de la charge de travail qui s’accentue d’année en année et de l’investissement au service des élèves.

L’attractivité du métier repose aussi sur une vraie perspective d’un déroulé de carrière. Est-il normal que l’augmentation de salaire entre le début de carrière et le dernier échelon de la classe normale des certifiés, atteignable entre 24 et 26 ans de carrière, soit de 1 376 euros ? Il est nécessaire de mettre à plat les grilles indiciaires et de mener une réflexion globale pour améliorer l’ensemble de la carrière.

Les propositions de la Fep-CFDT

Pour la Fep-CFDT, ces pistes sont envisageables :

  • Indexation du point d’indice sur l’inflation. 

  • Reconnaissance des niveaux de qualifications exigés lors des recrutements.

  • Restauration d’amplitudes de carrière valorisantes.

  • Augmentation, en plus de l'indexation, du nombre de points d’indice pour toutes les grilles :

30 points, à raison de 6 par an, pour la grille des certifiés – catégories 2 et 4 pour le Masa (ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire) – et celles des agrégés et de la catégorie 1 pour le Masa. Ce qui fait une augmentation d’environ 140 € brut.

35 points, à raison de 7 par an, pour la grille des Maîtres auxiliaires et celle des Adjoints d’enseignement – catégorie 3 pour le Masa.

  • Création d’un 8e échelon pour le grade de la hors-classe afin de tenir compte de l’allongement de la carrière.

On atteint en effet le dernier échelon de la hors-classe au bout de 34 ans, ce qui laisse environ 6 à 8 ans sans avancement avant la retraite, s’il n’y a pas de passage à la classe exceptionnelle.

  • Extension des missions éligibles au vivier 1 de la classe exceptionnelle.

Et pour les maîtres délégués

La situation des maîtres délégués, qui constituent 20 % des effectifs de l’enseignement privé, est à la fois intolérable et intenable. Leur rémunération est indécente. Comment accepter que des collègues, dont la plupart sont détenteurs d’un master, soient payés au Smic ? La Fep-CFDT réclame des mesures pour qu’ils puissent vivre de leur travail et sortir de la précarité :

  • Un alignement des grilles de rémunération sur celles des contractuels du public serait une première avancée. Un contractuel niveau 1 du public commence au minimum à l’indice brut majoré de 367 soit 1779,27 € brut, la détention master permettant une valorisation indiciaire à 441 soit 1881,81 € brut.

  • Une augmentation du nombre de postes au concours pour multiplier les chances de devenir titulaire.

  • Une proposition systématique d’accompagnement pendant toute la durée du contrat et d’une formation adaptée pour préparer le concours.

La Fep-CFDT est prête à s’asseoir à la table des négociations et à discuter de ses propositions.