La précarité des maîtres délégués : une situation inacceptable

Publié le 21/11/2022

Le constat est sans appel, avec une rémunération indécente, les maîtres délégués de l’enseignement privé sous contrat sont toujours dans la précarité et le ministère de l’Éducation nationale tarde à y remédier. La Fep-CFDT réitère ses revendications.

La CFDT mène depuis longtemps des actions afin que plus aucun enseignant ne se trouve dans la précarité. Ces combats de longue haleine ont permis d’aboutir à des avancées. Malgré tout, les maîtres délégués de l’enseignement privé ont encore du mal à vivre de leur travail et le ministère affiche un réel déni de ce problème majeur.

Une longue mobilisation pour commencer à obtenir des avancées

La Fep-CFDT a mis en œuvre différentes actions pour donner de la visibilité à la précarité dans laquelle vivent les maîtres délégués, avec son Livre noir notamment. LE LIVRE NOIR : LES MAîTRES DÉLÉGUÉS ONT LA PAROLE ! De plus, elle a mené une enquête : Précarité des maîtres délégués auprès des enseignants concernés qui lui a permis non seulement de mesurer cette précarité, mais aussi de proposer des pistes pour en sortir.

Elle a ainsi obtenu le reclassement des MA2, 3 et 4 en MA1, même s’il faut lutter dans certaines académies pour que ce soit effectif.

Des mesures insuffisantes

Compte tenu de l’inflation, le taux du Smic a été majoré de 2,65 % le 1er mai 2022. Son montant est passé à 1645,58 euros brut mensuel, soit une augmentation de 42,45 euros. Afin d’éviter que des agents publics, comme certains maîtres délégués de l’enseignement privé, ne soient rémunérés en dessous du Smic, l’indice minimum de traitement a été relevé lui aussi à la même date, passant ainsi à l’indice majoré 352, soit 1645,58 euros brut par mois. Suite à l’augmentation du point d’indice de 3,5 % au 1er juillet, l’indice 352 est passé à 1707 euros brut.

Cependant, comment tolérer que des collègues dont la plupart sont détenteurs d’un master soient payés au Smic ?

Une concertation attendue

Le ministre a ouvert le 3 octobre les négociations sur le vaste chantier de l’attractivité et de la revalorisation salariale des enseignants. La méthode ainsi que le calendrier des prochaines réunions de concertation ont été présentés aux organisations syndicales.

Dans ce cadre, la Fep-CFDT demande notamment des mesures pour que les maîtres délégués de l’enseignement privé puissent sortir de la précarité :

  • Un alignement des grilles de rémunération sur celles des contractuels du public serait un minimum ;

  • Une augmentation du nombre de postes au concours, ainsi qu’un accès facilité à ceux-ci, comme le retour du concours interne ou réservé en premier degré, ou le concours réservé pour les CDI, pour multiplier les chances de devenir titulaire ;

  • Une proposition systématique d’accompagnement pendant toute la durée du contrat et d’une formation adaptée pour préparer le concours ;

  • Une déprécarisation du CDI ;

  • Le paiement de l’heure de déplacement (dans le cas d’un service sur plusieurs établissements) pour tous les maîtres délégués du second degré ;

  • La révision de la nature de certains contrats (le découpage du service en heures poste – HSA notamment ne doit plus exister) ;

  • L’amélioration des délais d’installation pour éviter les retards de paiement – rendre systématiques les demandes d’avance (fiche à la rentrée) ;

  • L’attribution de chèques repas aux maîtres délégués.

La Fep-CFDT ne relâchera pas sa mobilisation pour faire entendre la voix des maîtres délégués, pour leur permettre de vivre décemment de leur travail et les faire définitivement sortir d’une précarité inacceptable et trop longtemps ignorée.