De nouvelles évaluations en primaire et toujours pas d’indemnisation

Publié le 06/09/2023

Les évaluations nationales de début d'année auront lieu de lundi 11 à vendredi 22 septembre dans les écoles primaires. Une nouveauté : leur introduction en CM1. Ce qui ne change pas en revanche, c’est l’absence d’indemnité pour la charge supplémentaire de travail occasionnée pour les enseignants.

À cette rentrée 2023, les évaluations nationales concernent désormais non plus seulement le CP et le CE1, mais aussi le CM1 − selon les modalités que l’an passé. Le gouvernement envisagerait d’ailleurs de les généraliser aux autres niveaux de primaire. 

Utilité pour les enseignants ?

Depuis leur mise en place, ces évaluations suscitent des critiques, notamment parce que leur efficacité peut être mise en doute. Les professeurs des écoles n’en ont en effet pas besoin pour connaître le niveau de leurs élèves, puisqu’ils réalisent déjà des évaluations diagnostiques pour adapter leurs enseignements.

Les résultats seront transmis aux Conseils académiques des savoirs fondamentaux, ce qui laisse penser que ces évaluations pourraient servir davantage à évaluer l'établissement qu'à mesurer le niveau des élèves.

Maigre reconnaissance

La compensation prévue pour les enseignants se résume à une déduction de 6 heures sur les 36 heures d’APC (Activités pédagogiques complémentaires) qu’ils doivent assurer. Une solution insatisfaisante. Supprimer des heures d’APC va à l'encontre de l’objectif initial de ce dispositif qui est d'aider les élèves les plus fragiles. De plus, cela ne compense pas adéquatement le temps consacré par les enseignants à la passation, à la correction des deux livrets (français et mathématiques) et à la saisie en ligne des barèmes de chaque item. Contrairement au collège et au lycée, où les évaluations sont automatisées, à l'école primaire, c'est en effet à l'enseignant de réaliser ces tâches.

 Concrètement un professeur des écoles passe au minimum 5 heures uniquement à la saisie des données pour une classe de 30 élèves, si l’on compte 5 minutes pour chacun des deux livrets. Une indemnité serait donc nettement justifiée. Il faut aussi préciser que ce temps est doublé au CP, où il y a également une évaluation de mi-année.

Le doublement de l’Isae (Indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves) pour les instituteurs et professeurs des écoles représente un premier pas vers la reconnaissance de leur travail en matière de suivi des élèves. Cependant, cela ne compense pas de façon adéquate les heures qu’ils consacrent réellement aux évaluations.

 

La Fep-CFDT dénonce la surcharge de travail occasionnée par ces évaluations. Elle insiste sur la nécessité de reconnaître financièrement le travail supplémentaire engendré par la saisie informatique des livrets des élèves et déplore l'absence de compensation supplémentaire pour les évaluations de mi- CP.

Elle rappelle néanmoins que se soustraire à l'obligation de faire passer ces évaluations et de transmettre leurs résultats peut entraîner des sanctions. 

 

Historique récent  En 2013, les professeurs saluaient la suppression des évaluations nationales en CE1 et CM2, jugées chronographes et inefficaces. En 2018, elles font leur retour au CP et au CE1. Sans réellement convaincre les enseignants de leur utilité, et sans qu’aucune indemnité ne leur soit accordée, alors qu’en 2013 ils bénéficiaient d’une indemnité de 400 €.