C'est nous qui faisons l'Ecole

Publié le 03/02/2022

La crise de la Covid a aussi mis en évidence les difficultés de recrutement à l’Éducation nationale et dans l’Enseignement agricole. L’attractivité du métier d’enseignant devient un vrai sujet d’inquiétude et l’une des clés essentielles pour y remédier est le salaire et le pouvoir d’achat. La Fep-CFDT a décliné ses priorités dans un plan d’actions d’envergure, enclenché dès le 13 janvier.

Action du 2 février

Après la grève historique du 13 janvier, où l’ensemble des organisations syndicales se sont accordées pour exprimer le « ras-le-bol » de la profession, après les différentes mobilisations de la semaine dernière sur le thème du pouvoir d’achat, la Fep-CFDT était de nouveau dans l’action mercredi 2 février, sur tout le territoire et au ministère de l’Éducation nationale :

- Remise d’un courrier au président de la République et au Premier ministre pour les alerter sur le risque d’effondrement du système éducatif et demander : l’ouverture de négociations sur la reconnaissance de l’investissement des professeur·es, décuplé pendant cette crise sanitaire ; la revalorisation de la rémunération de tous les enseignant·es et la mise en place de mesures de résorption de l’emploi précaire.

- Rassemblement militant à proximité du ministère de l’Éducation nationale avec nos camarades des fédérations Sgen (enseignement public) et Interco (collectivités territoriales), et le soutien de Laurent Berger. Une nouvelle démonstration de notre ténacité sur des sujets qui doivent être portés dans le débat public et par les candidats à l’élection présidentielle. Au cœur de Paris et en région, des enseignant·es ont témoigné de leur exaspération quant à leurs conditions de travail de plus en plus dégradées. Elles·ils ont ainsi exprimé, souvent de façon poignante, le ras-le-bol de la profession.

Un enjeu de société

La question de la rémunération des enseignant·es n’est plus un sujet interne à la profession, mais véritablement un enjeu de société. Quelle école souhaitons-nous ? et quel·les enseignant·es pour l’éducation de nos jeunes ? Des professeur·es low-cost recruté·es sur Leboncoin ou bien des professionnel·les formé·es au métier ? Notre société doit se donner les moyens d’un bon recrutement afin que les meilleur·es pédagogues accompagnent les élèves. Malheureusement, le métier est de moins en moins attractif. En effet, à niveau bac +5, les étudiant·es ne s’orientent plus vers l’enseignement, estimant que cette profession est dévalorisée. On a constaté une perte de pouvoir d’achat (-20% en 20 ans) et toutes les comparaisons (internationales ou interprofessionnelles) démontrent que les salaires des enseignant·es sont insuffisants.

Nos revendications : [lien vers l’article sur le sujet] : Revaloriser les salaires des enseignants

Réunions avec le ministère de l’Éducation nationale le 2 février

Au titre du dialogue social, 3 réunions se sont succédé le 2 février avec les responsables du ministère.

Listes complémentaires

Promesse du Premier ministre non tenue ! Le décret qui s’applique au privé prévoit que la validité des listes expire au 1er octobre de l’année du concours, soit 2021.

La Fep-CFDT a soutenu la réouverture des listes auprès des instances catholiques, du ministère de l’Éducation nationale, et encore le 2 février, lorsqu’elle a été reçue par le directeur de cabinet du ministre et la directrice des affaires financières. Une fin de non-recevoir lui a été formulée. Cela apparaît comme un vrai gâchis pour les candidat·es concerné·es et le Collectif, qui s’est constitué, dont nous soutenons la demande. C’était l’occasion d’inventer pour le privé sous contrat un corps de titulaires remplaçants. Une proposition clairement repoussée par l’enseignement catholique, dont le choix persistant du recours aux remplaçant·es en CDD amplifie les situations de précarité.

Formation initiale :

Une nouvelle fois, la Fep-CFDT a réitéré sa demande d’être partie prenante dans les commissions académiques de gestion de l’offre de stages. Quoi de plus normal, puisque l’attribution des stages, prise sur le nombre global de postes offerts aux enseignant·es, impacte l’emploi ? Des actions, pour dénoncer ce manque de transparence des autorités académiques et catholiques, sont menées par nos syndicats auprès de tous les rectorats.

Classe exceptionnelle : Quelle mauvaise foi ! !

Malgré les deux réunions, lors du Grenelle, où la Fep-CFDT et ses militant·es ont été force de propositions pour que de nouvelles fonctions, spécifiques à l’enseignement privé, soient éligibles au vivier 1, le ministère a décidé de les refuser. Son argument, selon lequel les fonctions du vivier 1 doivent concerner le public comme le privé, ne tient pas la route ! En effet, la plupart d’entre elles ne concernent que les maîtres du public. Deux points positifs cependant : la répartition Vivier 1/vivier2 va passer à 70/30 et la durée exigée dans les fonctions, de 8 à 6 ans

Pour la Fep-CFDT, la question de la rémunération des enseignant·es et des conditions de travail est centrale et ne peut être absente des débats lors de la campagne présidentielle.

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