Éducation prioritaire et extension des CLA

Publié le 07/07/2022

Après une première phase d’expérimentation dans les académies d’Aix-Marseille, Lille et Nantes, les Contrats locaux d’accompagnement (CLA) vont être étendus à 12 nouvelles académies. L’enseignement catholique est associé au dispositif.

La réforme de l’éducation prioritaire, mise en place de façon expérimentale en septembre 2021, vise à supprimer à moyen terme les Rep (Réseaux d’éducation prioritaire) et à les remplacer par des contrats entre les rectorats et les établissements. Il s’agirait de cibler davantage les moyens en fonction des besoins des établissements et de projets précis. L’objectif affiché reste le même : lutter contre les inégalités sociales.

Après une première phase d’expérimentation dans les académies d’Aix-Marseille, Lille et Nantes, les CLA vont être étendus à 12 nouvelles académies : 7 en métropole (Grenoble, Montpellier, Lyon, Orléans-Tours, Reims, Strasbourg et Versailles) et 5 en Outre-mer.

L’enseignement catholique a été associé au dispositif dès sa mise en place et deux établissements dans chacune de ces académies en feront donc partie. L’extension de l’expérimentation est ouverte aux établissements privés dans les mêmes conditions que l’année dernière. Le Secrétariat général de l’enseignement catholique a fait parvenir aux secrétaires généraux des Caec (Comités académiques de l’enseignement catholique) des nouvelles académies concernées un appel à projets, une sorte de vademecum pour rédiger le projet, le tout accompagné des notes de la mission de suivi de la mise en place des CLA par l’IGESR (Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche).

Retours de terrain des expérimentations

Les retours de nos syndicats locaux mettent en avant le peu d’informations communiquées par les instances catholiques, mais aussi par les rectorats. En début d’année, il a été difficile d’obtenir les noms des établissements concernés, dont les enseignants n’avaient pas forcément été mis au courant de leur entrée dans le dispositif, le projet d’établissement ne semblait pas forcément relié officiellement aux objectifs des CLA les moyens supplémentaires octroyés n’étaient pas communiqués…

Le bilan fait ressortir le flou, le manque de transparence, l’opacité de ce nouveau dispositif et la difficulté à obtenir des informations précises sur la mise en œuvre de l’expérimentation. A aussi été avancée la réticence probable des chefs d’établissements de faire trop de publicité par crainte que cela n’agisse comme un repoussoir pour certaines familles. Ont aussi été évoquées la peur d’un détournement qui pourrait être fait de ce dispositif et la nécessité de flécher les postes en commission de l’emploi.

L’avis de la Fep-CFDT

Compte tenu de ces premiers retours, il est à craindre que pour certains établissements le CLA ne se réduise qu’à l’opportunité d’obtenir une enveloppe de moyens supplémentaires... sans réelle mise en place d’un projet travaillé en équipe, qui tienne compte des axes prioritaires suivants : le parcours de l’élève, les alliances éducatives, la formation et l’accompagnement des équipes, l’autonomie de l’établissement dans la gestion du projet.

Dans un souci de transparence, la Fédération a demandé au ministère de l’Éducation nationale de vérifier que les moyens utilisés étaient bien dévolus aux objectifs des CLA.