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REFORME DU COLLEGE : EVOLUTION

Publié le 27/03/2015

COMMUNIQUE AFP DU 18 MAI 2015

La bataille des mots a fait rage lundi, veille d'une journée test pour la ministre de l'Education nationale qui affrontera sa première grève des syndicats d'enseignants, opposés, comme la droite, à sa réforme du collège. Manuel Valls a poursuivi sa contre-offensive pour défendre le projet porté par Najat Vallaud-Belkacem, attaqué pour des raisons différentes par l'opposition et sept syndicats du public, représentant 80 % des professeurs du collège. 

Le communiqué AFP (cliquez ici). Le PDF se trouve en dessous.

Intervention - projets de texte Collège

CSE du 10 avril 2015

Madame la ministre,  Mesdames et messieurs,

Le collège doit évoluer, le collège doit changer, c’est notre intime conviction. Nous écrivions en 2013 lors de notre dernier congrès qu’en ce sens le socle commun de connaissances et de compétences devait être défendu, que l’évaluation de la progression des savoirs et des compétences était première, que l’appréciation portée aux travaux des élèves devait être dans ce cadre un moyen et non une fin, que pour accompagner les élèves, du temps de tutorat et de suivi personnalisé était nécessaire et devait être intégré dans l’emploi du temps des élèves et des enseignants.

Le projet de réforme du collège qui se dessine va en ce sens, pleinement. Nous ne pouvons pas laisser passer cette chance de voir, peut-être, un collège se redessiner et répondre enfin aux besoins de tous les élèves et permettre aux personnels de mieux vivre leur métier. Aussi, nous voterons en faveur des projets de texte présentés.

Toutefois, nous sommes conscients des nombreux écueils risquant d’entacher une belle et grande idée. Nous avons fait comme tous ici l’expérience de la mise en œuvre des rythmes scolaires (plutôt de la non mise en œuvre dans le privé mais les effets ont été les mêmes ; comprenne qui pourra). Et sans vouloir être exagérément sévères, nous faisons le triste constat que l’Etat a beaucoup de mal à accompagner et à donner du sens aux réformes qu’il engage. Les personnels ont besoin, localement, de formation, de soutien, d’un pilotage institutionnel. Car ils sont inquiets ou désabusés.

Il est donc important de les rassurer.

Tout particulièrement dans l’enseignement privé où il ne serait pas concevable que des enseignants se retrouvent en pertes d’heures du fait de la réforme. L’utilisation de la dotation complémentaire doit être pensée de façon à compenser ces pertes d’heures éventuelles : mais nous n’en avons aucune garantie. Vous aurez du mal à convaincre les nombreux enseignants d’allemand  qui vont devoir enseigner sur 2 voire 3 établissements du bien-fondé de la réforme.

Par ailleurs, nous souhaitons plus particulièrement porter votre attention sur les points suivants :

- La suppression des classes bi langues nous semble regrettable : au-delà des pertes d’heures sèches pour les collègues, elles sont aussi le support de projets et de réussites éducatives qui ne sont pas simplement dédiées à une «élite», projets dans lesquels les enseignants se sont fortement investis et qui ont du «sens» pour les élèves et les familles. Le risque est grand qu’avec cette suppression, on laisse la porte ouverte à de nouveaux dispositifs d’enseignement hors temps scolaire réservés aux familles les plus aisées.
- L’organisation des 4 h regroupées d’enseignement de technologie, SVT et physique en 6ème doit être réellement laissée aux équipes enseignantes, en gardant à l’esprit qu’aucun de ces enseignants (en particulier de physique et technologie) n’ait à subir une perte d’heures du fait de la réforme.
- La suppression de l‘option découverte professionnelle DP3 nous semble très regrettable au moment où va commencer à se mettre en place le PIIODMEP : certains élèves de 3ème, qu’ils soient en difficulté scolaire ou non, ont en effet besoin de temps, en petits effectifs, pour bien définir leur orientation. Le choix entre apprentissage/lycée professionnel/lycée général ou technologique n’est pas neutre et peut être lourd de conséquences. Pourquoi ne pas donner un temps et des outils supplémentaires de réflexion à ceux qui ont en besoin ? Il nous semble illusoire de supposer que l’EPI «Monde économique et professionnel» puisse se substituer à cette option DP3.

Pour réussir, cette réforme doit susciter l’adhésion du plus grand nombre. En ne prenant pas assez en compte les conditions de travail des enseignants, en laissant de côté nombre de membres de la communauté éducative, vous prendrez le risque de la condamner avant qu’elle n’ait commencée. Nous paraîtrons sans doute trop alarmistes, nous craignons au contraire d’être trop réalistes. Nous espérons par conséquent être vivement entendus.

Enfin, nous tenons à souligner que pour la première fois, les organisations syndicales représentatives des personnels des établissements sous contrat, ont été associées au dialogue et à la concertation sur cette réforme. Nous l’avons apprécié, nous y avons répondu et nous espérons que le ministère y a également trouvé son intérêt en ouvrant le dialogue social à l’ensemble des personnels dont il est l’employeur.

Communiqué commun du 9 avril  (cliquez ici)
Projet de grille horaire voté au CSE le 10 avril  (cliquez ici)

La Fep s’est prononcée favorablement à cette réforme. (Lire la déclaration)

Pour     51

Contre  25

Abts     1

NPPV     0


Première concertation - 18 mars   (cliquez ici)
Deuxième concertation - 1er avril
(cliquez ici)