Un CSE marqué par un véritable dialogue social, la Fep-CFDT y prend part

Publié le 24/01/2022

Un nouveau conseil plénier du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) a eu lieu le 20 janvier. Malgré un ordre du jour fourni, de plus de 30 textes, peu d’arrêtés et de décrets stratégiques ou d’une importance capitale pour le système éducatif et pour l’école. Cependant, la séance a été riche en échanges et en enseignements.

Le climat de la réunion en visioconférence était tendu, étant donné le contexte de fatigue, de ras-le-bol et de rupture de confiance dans lequel nous nous trouvons.

Déclaration commune de la Fep et du Sgen CFDT pour prendre de la hauteur

Alors que des organisations syndicales s’emparaient de la tribune pour afficher des postures très souvent caricaturales, la Fep-CFDT et le Sgen-CFDT, dans une déclaration liminaire commune, ont inscrit la mobilisation du 13 janvier dans une réflexion à moyen terme sur la crise de confiance − qui grandit depuis le début du quinquennat −, mais l’ont aussi située dans un temps plus long, dont le commencement coïncide avec celui du sentiment de déclassement professionnel et salarial éprouvé par nos collègues.

Deux textes reportés sous la pression des organisations syndicales

Le premier des deux textes qui questionnaient ce conseil du 20 janvier visait à inscrire le service national obligatoire sur temps scolaire en lycée professionnel en permettant de positionner une partie des journées qui lui sont dédiées sur les périodes de formation en milieu professionnel. Le réseau pédagogique Fep-CFDT, consulté sur ce texte, y a vu une nouvelle attaque contre la professionnalisation des apprenants et apprenantes et une nouvelle différence de traitement entre lycées professionnels et lycées généraux et technologiques. Il a donc émis un avis réservé. C’est la raison pour laquelle notre organisation a participé à la présentation d’un vœu intersyndical aux côtés du Sgen-CFDT et d’autres structures. Sous la pression, l’étude du texte a été repoussée par la Dgesco (Direction générale de l’enseignement scolaire) sans qu’une nouvelle date nous ait été proposée.

Un deuxième texte a fait débat. Il portait sur l’élargissement des champs de compétence des Comités d’éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC) en leur adjoignant une dimension environnementale. Émanation des conseils d’administration, les membres du désormais CESCE sont, d’après les textes, choisis par ceux-ci et par les directions d’établissement.

Dans les établissements privés sous contrats, les conseils d’administration appartiennent aux associations et les représentants et représentantes des personnels y sont très rarement présents et présentes. Nous sommes donc intervenu·es en séance pour signifier nos inquiétudes quant à l’appropriation des projets liés à l’éducation à la sexualité ou à la citoyenneté par des structures confessionnelles sans qu’il y ait un regard paritaire.

Par ailleurs, ce texte, découvert par les organisations syndicales en conseil plénier, n’avait pas fait l’objet d’un travail d’appropriation et de concertation. De nombreux et nombreuses membres du CSE ont rapidement pointé les failles qu’il présentait et le manque de démocratie de l’instance qui pouvait en résulter. Après une interruption de séance, la Dgesco a décidé, sur demande presque unanime des membres du CSE, de reporter l’étude du projet de décret à une séance exceptionnelle, qui lui sera entièrement dédiée le 10 février prochain. Nous profiterons de ce laps de temps supplémentaire pour interroger les militants et militantes Fep-CFDT afin d’affiner notre regard sur les CESC dans les établissements privés sous contrat.