6ème, dialogue social et réforme des retraites au menu du Conseil supérieur de l’Éducation

Publié le 29/03/2023

Après deux reports, le CSE, qui devait voir le passage en force du ministère sur les textes tant décriés concernant la sixième, s’est déroulé le 24 mars dernier en visioconférence sur fond de gronde des organisations syndicales.

Dans chacune des douze déclarations liminaires du Conseil supérieur de l’éducation, on pouvait noter l’indignation, la combativité et la volonté de voir retirer le texte sur les retraites. Comme dans la rue, le front syndical est uni et unanime sur le sujet. En s’inscrivant dans les propos de Laurent Berger, les délégations Fep-CFDT et Sgen-CFDT ont insisté sur le besoin de donner du sens au travail, à l’investissement des collègues et des élèves. Comment demander de travailler plus longtemps si l’on ne sait pas pourquoi on travaille ? Si l’on n’est pas reconnu pour le travail déjà fourni ? Les exemples de l’absence de sens donné aux épreuves d’enseignements de spécialités et le manque de cohérence, de réflexion et de dialogue pour les changements introduits en sixième illustrent alors parfaitement l’impasse dans laquelle l’on se trouve.

Suppression de la technologie en 6e

La Fep-CFDT s’est aussi associée à la FSU, à l’Unsa, au Sgen, à la CGT Educ’action, au Snalc, à Sud Education et à la FCPE dans un texte intersyndical contre la suppression de la technologie en sixième. Cette décision idéologique, non guidée par des considérations pédagogiques, est une aberration pour nos organisations syndicales. Supprimer son enseignement en sixième, c’est faire disparaître une discipline qui participe à l’éducation d’une jeunesse, au développement de son esprit critique, de sa créativité. Supprimer la technologie, c’est nier un besoin nécessaire de changement de rapport à cette technologie et à l’industrie, à l’heure des luttes contre le réchauffement climatique.

Le ministère est resté sourd à ce nouvel appel à revenir sur sa décision. Il a tenu à rappeler ce qu’il avait dit lors de la multilatérale du 22 février dernier : cette suppression en sixième s’accompagne d’un renforcement de l’enseignement en cycle 4 avec une volonté de recentrage sur le numérique. À l’époque, la Fep-CFDT avait démontré au cabinet toutes les incohérences de ce transfert et pointé du doigt les risques encourus par les collègues, spécifiquement dans l’enseignement privé sous contrat. Ceux-ci perdront des heures d’enseignement pendant l’année transitoire et se verront trop souvent mis au mouvement par certains chef·fe·s d’établissement peu scrupuleux·euses.

Soutien, approfondissement et accompagnement aux devoirs en 6e à la rentrée 2023

Le reste des deux textes sur la sixième ont vu treize amendements déposés pour tenter de les clarifier et de rectifier leurs incohérences et inadaptations, une première en plus de deux ans. Hormis deux d’entre eux, tous été rejetés par l’administration. Au final, aucune voix de l’assemblée n’a été donnée pour les textes mis au vote.

Ce sont donc des mesures unanimement rejetées par les représentants et représentantes des personnels des établissements publics et privés sous contrat qui entreront en vigueur à la rentrée 2023 : soutien et approfondissement en sixième avec une heure obligatoire pour tous et toutes, et accompagnement aux devoirs obligatoire sur une enveloppe dédiée.

Une obligation de concertation dans le privé sous contrat

Jusqu’à la veille de la séance, les textes prévoyaient que « le chef d’établissement seul fixe l’organisation et le volume horaire » de l’accompagnement aux devoirs. Or, la Fep-CFDT avait déposé un amendement demandant que la concertation soit rendue obligatoire dans l’organisation de ce temps scolaire.

In extremis, l’administration a donné raison à la Fep-CFDT ainsi qu’à l’Unsa en introduisant, dans les textes, une obligation de concertation, dont le résultat doit obligatoirement être communiqué à l’équipe éducative. En effet, les besoins des élèves en difficulté étant diagnostiqués par les professeu·re·s, l’organisation de l’aide au travail et aux devoirs ne peut être décidée sans elles·eux.