Cnea : Les rénovations des BTSA se poursuivent

Publié le 02/06/2022

Un groupe de travail s’est réuni le 31 mai. Les BTSA « Gestion forestière » et « Gestion et protection de la nature » seront mis en œuvre dans leur nouvelle mouture en septembre 2024.

Les modalités des rénovations des BTSA (brevets de technicien supérieur agricole) se déroulent selon un schéma bien connu maintenant. Dans un premier temps sont construits les référentiels d’activités, de compétences et d’évaluation. Ces documents doivent d’abord recevoir un avis conforme de la Commission professionnelle consultative (CPC) et c’est seulement lorsque cette étape a été franchie que le référentiel de formation peut être construit. Rappelons que les organisations syndicales représentant les équipes pédagogiques ne sont pas présentes en CPC !

Ce qu’il en est de la concertation

Au cours de ce groupe de travail, il a été rappelé, encore et encore, les dérives liées à ce principe institué par la loi Choisir son avenir professionnel de 2018. La consultation des équipes pédagogiques se fait, mais finalement dans un périmètre très restreint. La Fep-CFDT s’interroge sur les retours. Alors que les projets de référentiels ont été soumis à la consultation des équipes de début avril au 1er juin sur Chlorofil, nous pouvons nous étonner qu’il n’y ait eu que deux retours pour le BTSA « Gestion forestière » et quatre pour le BTSA « Gestion et protection de la nature ». Plusieurs hypothèses à ce stade peuvent être formulées : des collègues qui ont le nez dans le guidon et pas de temps pour se projeter dans les réformes, des collègues résignés et qui ont saisi que les marges de manœuvre sont devenues étroites (voire nulles !) et que donner un avis sur ces projets de référentiels aura peu d’impact in fine.

Concernant le BTSA « Gestion forestière », il a été souligné, par exemple, que la prise en compte des changements climatiques ne guidait pas suffisamment le choix des situations professionnelles significatives. Le fait que la rédaction de la fiche descriptive d’activités soit le fruit de la réflexion des professionnels oriente nécessairement un diplôme et son contenu. La DGER (Direction générale de l’enseignement et de la recherche) a répondu aux différentes interrogations en mettant en avant l’autonomie des établissements et la possibilité de construire en équipe des projets qui s’adaptent aux contextes des territoires. Il a été ajouté que le délai permettait l’organisation de la concertation, puisque ces BTSA rénovés seront mis en œuvre en septembre 2024, et celle d’un accompagnement des équipes via les webinaires et les SIL.

Décloisonner les débats

Au travers des échanges, nous pouvons observer une fois de plus le fossé entre les concepteurs des rénovations et ceux qui ont en charge leur mise en œuvre. D’un côté, l’inspection et la DGER qui construisent ces rénovations, avec comme maîtres mots l’ « autonomie » des établissements, la « construction » des projets en équipes, la « souplesse » dans les ventilations horaires, en particulier au niveau de la pluridisciplinarité. De l’autre, les établissements qui naviguent avec leurs contraintes de gestion de DGH. S’y ajoutent, pour l’enseignement agricole privé, des obligations de service inacceptables, mettant sous tension les équipes pour entrer de la manière idoine dans cette vague de réformes.

Afin de ne pas rester dans un dialogue de sourds, il devient urgent de décloisonner les débats pour concilier ambition pédagogique et moyens nécessaires à sa mise en œuvre.