CCMMEP du 25 janvier : Des promesses ministérielles déjà foulées aux pieds ?

Publié le 26/01/2022

Hier, mardi 25 janvier, lors du premier CCMMEP (Comité consultatif ministériel des maîtres de l’enseignement privé) post-mobilisation du 13 janvier, les organisations syndicales ont constaté les premières fissures dans le bloc de promesses faites par le ministre.

Après la mobilisation massive des personnels le 13 janvier dernier, le Premier ministre et les ministres de la Santé et de l’Éducation nationale avaient reçu les organisations syndicales de l’Enseignement public. La Fep-CFDT était présente à cette réunion aux côtés du Sgen-CFDT. À l’issue de la rencontre, M. Blanquer avait notamment promis le recours aux listes complémentaires de concours pour pallier les absences liées à la crise sanitaire. Il avait aussi affirmé qu’un cycle de réunions instaurant un dialogue social hebdomadaire serait mis en place.

Des déclarations liminaires unanimes

Mais, hier, mardi 25 janvier, lors de la réunion du CCMMEP, les organisations syndicales, qui restent mobilisées et vigilantes, ont pu constater qu’apparaissaient déjà de premières fissures dans le bloc de promesses faites par le ministre.

Dans leur déclaration liminaire, toutes ont fait part de la colère et de la détresse des personnels, des situations d’urgence aussi qui leur remontent des établissements. Elles ont demandé qu’on leur donne des réponses précises concernant les listes complémentaires.

Des maîtres délégués enfin mieux rémunérés ?

Suite à cela, la Direction des affaires financières (Daf) a déroulé l’ordre du jour. Deux points importants ont été abordés : un projet de décret reconduisant l’indemnité forfaitaire pour les enseignants et enseignantes amené·e·s à accueillir, entre autres, les enfants de personnels soignants et le projet d’amendement d’un décret donnant la possibilité aux rectorats de recruter les maîtres délégués à un indice supérieur au 1er indice de l’échelle de rémunération des maîtres auxiliaires.

Concernant le premier texte, l’ensemble des organisations syndicales a regretté le montant dérisoire de l’indemnité prévue (75 euros brut). Les interventions, nombreuses, ont dénoncé la mollesse de l’engagement financier du ministère pour des personnels placés directement en première ligne. L’amendement proposé par le Snec-CFTC proposant de doubler le montant de cette indemnité a donc été adopté à l’unanimité des élu·e·s. Il a pourtant été rejeté par l’administration.

Pour le second texte, si l’ensemble des organisations, dont la Fep-CFDT, ont pu noter une avancée significative, nous avons fait part du malaise que cela suscite quand pendant des années, l’administration a laissé entendre qu’il n’était pas possible de mieux rémunérer les maîtres délégués au-delà des mesures du Grenelle. De plus, notre organisation a dit qu’elle trouvait dommage que cette mesure d’urgence cache l’absence de toilettage d’un décret dont des clauses sont depuis longtemps devenues caduques. Elle avait déposé un amendement permettant de renforcer et de sécuriser les possibilités de rémunération des maîtres délégués, amendement lui aussi soutenu par l’ensemble des organisations syndicales. Mais rejeté par l’administration.

Des questionnements sur les promesses du ministre

Que dire lorsque l’ensemble des sujets qui ont été abordés ensuite l’ont été sans que la possibilité ait été donnée aux organisations syndicales de les préparer ? Elles n’ont en effet pu découvrir les documents contenant de nombreux chiffres qu’en séance. Que dire lorsque deux points promis à l’ordre du jour n’ont finalement pas été traités ? La définition du dialogue social ne semble pas être la même pour le ministère et pour les représentants et représentantes des personnels. La Fep-CFDT ne se privera pas de rappeler la conception qu’elle en a au ministre lors de son prochain rendez-vous avec lui, la semaine prochaine, et dans ses mobilisations.

La séance s’est close sur une fin de non-recevoir concernant les listes complémentaires et une discussion stérile sur un sujet déjà abordé lors de précédents CCMMEP : le problème des maîtres auxiliaires enseignant sur les postes à temps partiel qui se voient contraints de compléter leur service déjà précaire avec des heures supplémentaires qui n’ont rien de pérennes. Pour le premier point, le Direction des affaires financières a donné l’argument d’un texte du privé ne permettant pas d’agir, battant en brèche la promesse ministérielle. Pour le second, elle a fait part du positionnement politique du ministère permettant ce cumul temps partiel et HSA.

Face à la gronde qui monte et ne trouve pas de mesures pour l’apaiser, face aux réponses insatisfaisantes des représentants et représentantes du ministère, les organisations syndicales n’ont pas écarté l’idée de se concerter pour construire une intersyndicale afin de donner plus de force à leurs demandes convergentes.