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CSE : La « une » qui ne passe pas

Publié le 19/11/2021

Ce jeudi 18 novembre, les organisations membres du Conseil supérieur de l’éducation ont condamné, dans une quasi-unanimité, la Une d’un magazine national accusant l’école d’endoctriner les enfants.

Le programme de la réunion du Conseil supérieur de l’éducation du 18 septembre a été perturbé. L’étude de 39 textes, dont 3 liés à la loi du 24 août 2021 visant à conforter le respect des principes de la République, a dû céder du temps à l’expression de l’indignation la communauté éducative. La Une et l’article qu’elle annonçait, publiés le week-end dernier par un hebdomadaire, ne sont en effet pas passés.

L’endroit idéal pour réagir

Sur les réseaux sociaux et dans la presse, les réactions ne s’étaient pas fait attendre. La Fep-CFDT a estimé que la réunion de cet organe consultatif ministériel qu’est le CSE était la meilleure place pour énoncer fermement cette publication emblématique de l’évolution inquiétante d’une partie de la sphère médiatique. Le conseil supérieur de l’éducation est en effet le lieu où sont examinés les programmes et questions liées à la pédagogie : c’est là que ce qui est enseigné est en grande partie décidé.

La Fep-CFDT a rappelé dans sa déclaration liminaire la nécessité d’augmenter la place faite à l’éveil citoyen dans le cursus de toutes et tous les élèves. Elle a notamment réaffirmé l’importance des matières générales dans la construction de l’esprit critique.

Un élan rassurant

10 déclarations liminaires sur 11 ont dénoncé cette attaque et ont toutes porté les valeurs qui sous-tendent notre métier d’enseignants et d’enseignantes et qui doivent nourrir les programmes : émancipation, respect, écoute de la diversité, laïcité, lutte contre toutes les formes de discriminations. La Fep-CFDT a regretté de pas avoir été sollicitée pour s’associer aux organisations à l’initiative du « vœu » intersyndical qui a été formulé à ce sujet. Elle a tout de même voté pour, le jugeant clair et fédérateur. Le positionnement contre, adopté par l’Association des parents d’élèves de l’enseignement libre (Apel) n’est pas sans interroger.

Former des citoyen·nes 

La suite de notre déclaration liminaire portait sur les textes étudiés lors de cette première journée, dont un assez grand nombre concernait le lycée professionnel. Par exemple, la rénovation de baccalauréats professionnels comme ceux d’Esthétique Cosmétique Parfumerie et d’Accompagnement Services Soins à la Personne. Le sujet de l’élargissement du diplôme de compétences en langues, afin de le rendre accessible aux apprentis et aux étudiantes et étudiants de BTS a également été traité.

La Fep-CFDT a redit à cette occasion que la diminution horaire des matières générales en lycée professionnel est inadmissible, et un réel problème, l’influence grandissante des entreprises dans les choix des cartes des formations. Mais, avant tout, nous avons voulu réaffirmer notre opposition à la mixité des publics : beaucoup trop d’enseignants et enseignantes d’établissements privés sous contrat sont amené·es à accueillir des publics mixtes sans contrepartie financière pour la surcharge de travail occasionnée.

Enfin, lors de l’étude des rénovations de filières majoritairement choisies par des filles, nous avons dit l’urgence d’une réflexion globale sur les choix genrés d’orientation en lycée professionnel. Il est en effet incompréhensible qu’un groupe de travail ne soit pas encore mis en place quand celui du lycée général et technologique a rendu sa copie sur ce sujet en juin dernier…