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Un métier d’enseignant·e qui évolue ?

Publié le 23/02/2022 (mis à jour le 24/02/2022)

Le 3 février, le comité de suivi de la réforme de la voie professionnelle s’est penché sur l’orientation. Un sujet riche et de nouvelles pratiques, alors que le lycée professionnel devient le laboratoire de l’évolution du métier d’enseignant·e.

La dernière réunion du Comité de suivi de la réforme de la voie professionnelle était consacrée à l'orientation en 3e et en lycée professionnel. Les 300 spécialités proposées par la voie professionnelle et les intitulés abscons des 14 familles de métiers ne facilitent pas les choix des élèves, à un âge où les jeunes ont rarement une vision claire et précise de leur avenir.

La présentation d'un exemple de stratégie d'orientation de la classe de 3e vers le LP dans le bassin de Nancy a été suivie par trois témoignages de chefs d'établissements du public présentant les expériences mises en place dans leur LP, lors de la dernière rentrée.

Nouvelles compétences des enseignants

Toutes ces pratiques d'orientation, nécessaires pour éclairer au mieux l'apprenant, impliquent des acteurs nombreux : les chefs d'établissement, les CIO (Centres d'information et d'orientation) et, évidemment, le personnel enseignant. Ce dernier est une nouvelle fois au centre d'un processus entraînant la mise en place d'une ingénierie demandant de nouvelles compétences. Il semblerait que les enseignant·es du XXIe siècle deviendront aussi des « managers d'orientation ». Si l'enseignant·e a longtemps été la·le passeur·e de connaissances et de compétences, sa mission évolue et elle·il doit aujourd'hui suivre l'élève dans sa globalité et la·le préparer à l'interdépendance.

Apprendre à naviguer

Fuyons un instant le dogmatisme suranné d'une éducation figée et acceptons l'idée que notre système éducatif, notre pédagogie, nos compétences doivent s'adapter à un monde qui évolue rapidement. Selon Andreas Schleicher, de la Direction de l'éducation de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) : « L'éducation ne consiste plus seulement à enseigner quelque chose aux étudiants ; il est plus important de leur apprendre à développer une boussole fiable et les outils de navigation pour trouver leur propre voie dans un monde de plus en plus complexe, volatile et incertain. »

On peut y perdre le Nord plus que la raison, mais l'élève du XXIe siècle devra, selon le rapport du Conseil scientifique de l'éducation (1er décembre 2020), développer des compétences cognitives avancées (l’esprit critique, le sentiment d’efficacité personnelle, la coopération et la citoyenneté) et des compétences numériques.

L’avis de la Fep-CFDT

L’évolution en profondeur du métier d’enseignant, induite par le besoin de transformation des pratiques, ne peut pas ne pas s’accompagner d'une formation initiale et d’une formation continue efficientes, et aussi être évidemment associée à une reconnaissance financière.

Le lycée 4.0, les classes inclusives, la mixité des publics, la gestion de l'orientation, les nouvelles obligations administratives, les CCF (Contrôle en cours de formation) … les tâches supplémentaires s'accumulent pour un salaire moyen qui a baissé de 28 % en 40 ans. La révolution de la voie professionnelle ne pourra se faire sans les personnels et sans l’assurance d’une reconnaissance et d’un statut essentiels à l’établissement pérenne d’un service public d’éducation et de formation.