Télétravail : Des nouvelles règles à définir abonné

• À l’image de PSA, certains employeurs songent à développer largement le télétravail. La CFDT multiplie les mises en garde et se mobilise pour que le télétravail soit négocié dans le cadre d’un dialogue social de qualité.
• À la demande des organisations syndicales, une concertation paritaire est en cours pour améliorer le cadre juridique de l’accord national interprofessionnel de 2005.

Par Claire Nillus— Publié le 08/07/2020 à 12h43

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C’est devenu un phénomène de société. Pas moins de 11 000 articles de presse ont été consacrés au télétravail depuis mars 2020 ! La CFDT, elle, réfléchit depuis vingt ans déjà à cette organisation du travail, jusque-là majoritairement réservée aux cadres du privé. Encadré par l’accord national interprofessionnel (ANI) de 2005 et flexibilisé par les ordonnances Macron de 2017, le télétravail, depuis le début de la crise sanitaire, fait l’objet d’un engouement inédit. Les entreprises réticentes ont découvert le management à distance et la capacité de leurs salariés à s’adapter au e-travail. Les employeurs y voient une aubaine pour économiser des mètres carrés de bureaux, les salariés pour s’épargner des heures de transport ou mieux concilier leurs temps de vie. Mais beaucoup d’études révèlent les risques du travail sans bureau ni collègues.

Non au télétravail massif

Toute la CFDT multiplie les initiatives

« Un quart seulement des télétravailleurs est couvert par un accord collectif », relève Catherine Pinchaut. Depuis le début de la crise, la CFDT a multiplié les initiatives afin d’aider les équipes syndicales à s’emparer du sujet, à commencer par la CFDT-Cadres, qui a mis en ligne des fiches très complètes dès les premiers jours du confinement et organisé un webinaire sur le sujet. L’URI Île-de-France a également convié ses militants le 8 juillet en vue de les outiller pour la rentrée de septembre. En Paca, l’URI a réuni ses militants en présentiel à l’occasion de la semaine de la QVT : « La demande est telle que nous organisons une journée “télétravail et handicap” le 28 septembre en partenariat avec l’Agefiph et l’Aract », explique Caroline Manzoni, secrétaire régionale. L’Uffa a également beaucoup travaillé au soutien des agents jetés dans le grand bain du télétravail sans expérience : alertes au secrétaire d’État Olivier Dussopt lors des audioconférences hebdomadaires, courriers, intervention au conseil commun de la fonction publique du 25 juin, tracts sur l’encadrement du télétravail dans les protocoles de déconfinement. Et, depuis le 15 juin, une concertation paritaire a commencé dans l’espoir de trouver un consensus avec le patronat en septembre. La CFDT espère la signature d’un nouvel accord plus protecteur – notamment pour les salariés des TPE-PME, où le dialogue social fait défaut.

« Sans remettre en cause les avantages du télétravail, la période que nous venons de vivre met en lumière ce qui doit être revu et mieux encadré, y compris pour le télétravail régulier d’avant la crise et en concertation avec les IRP », insiste Catherine Pinchaut, secrétaire nationale. C’est d’ailleurs un véritable tollé de la part des organisations syndicales qu’a suscité l’annonce de PSA, le 6 mai dernier, de mettre 3 000 salariés en télétravail trois et demi ou quatre…

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